Quand la show girl Foresti se paie Bercy...

Le pari était audacieux. Un peu fou. Pas gagné... Ne ménageons pas plus longtemps le suspense, à quelques réserves près, Florence Foresti releva le défi haut la main. Elle présente jusqu'à dimanche au POPB un méga-show de music hall, richement produit par Thierry Suc (Mylène Farmer, Cirque Eloize, Eric Antoine, Yannick Noah, c'est lui...), au cours duquel elle réalise des rêves de gosse et s'amuse comme une folle. Bien souvent pour notre plus grand plaisir.

Et ça démarre fort. Très fort. En guise de mise en bouche, un petit clip irrésistible dans lequel elle incarne et imite à la perfection des stars faisant son éloge. On retrouve Madonna ou Adjani dont elle nous avait déjà régalés, mais aussi des nouvelles comme Lady Gaga, Marion Cotillard, Shakira, Black Swan...). Ses facultés d'observation et de reproduction d'intonnations, de gestes, de tiques font merveille. L'humoriste débarque alors sur l'immense scène de Bercy déguisée en Beyonce, entourée d'une trentaine de danseurs, offrant à un public en délire une relecture assez personnelle d'une chorégraphie de la chanteuse. Aussi drôle qu'impeccablement réglée, cette ouverture se révèle enthousiasmante. On la retrouvera chantant et dansant un peu plus tard dans une version toute aussi particulière de Mein Herr (Cabaret), poussette à la main.

S'ensuivent plusieurs sketches habilement écrits et joyeusement donnés (efficacité comique toujours aussi indéniable et imparable). Sur l'inspiration de l'artiste (syndrome de la page blanche, l'attente de "la grâce" qui n'arrive pas et fait souvent croiser l'alcoolisme...), sur les années 80, sur les quadras qui, ne pouvant plus se coucher à "six du" pour cause d'enfants, organisent des brunchs le dimanche pour pouvoir picoler... Elle retourne également avec brio son célèbre sketch sur les filles et les garçons. Enfin l'arrivée du cultissime avion de Barbie grandeur nature est une surprise réjouissante.

Côté fictions, projetées sur la dizaine d'écrans géants cernés d'ampoules faisant office de décor, Florence Foresti signe entre autres un numéro de la série "Bref" à pleurer de rire, illustrant ses difficultés à émerger le matin pour emmener sa fille à l'école, ainsi que quelques parodies de pubs mémorables (son "What did you expect ?" devrait rester dans les annales...).

Il y a aussi des guests. Kyan Khojandi (créateur de "Bref", justement) singeant brillamment son hôte, la jeune Sonia Lacen qui vient pousser la chansonnette, on en oublie...

Parlons tout de même de nos quelques réserves et regrets à propos de ce spectacle qui devrait toutefois sans conteste désigner Florence Foresti "Reine du Music Hall". Une seconde partie comportant à notre goût trop de stand up rapidement écrit et pas assez structuré, ainsi qu'un manque de personnages en live véritablement frustrant au vu des capacités de cette formidable comédienne (un seul sketch dans lequel elle incarne une odieuse patronne d'agence de mannequins mineures nous est proposé, en plus d'une apparition presque bâclée de Shakira...). 

C'est bien évidemment archi-complet jusqu'à dimanche.

La bonne nouvelle étant que pour quinze euros, vous pourrez assister à la dernière du spectacle en live, depuis votre salle de cinéma préférée.

N'hésitez pas !

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