Résumé Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort de l’ambigüe procureur Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent. Mais, c'est une chatte – aux intentions obscures – aussi rusée que voleuse qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane, un personnage étrange et maléfique.
Critique 4.300.000 entrées à ce jour, c’est un jolie pied de nez au 11 septembre. Et pourtant. « The Dark Knight Rises », dernier film de Christopher Nolan, met le doigt sur une société qui s’enfonce et sur des rivalités qui s’accentuent. Les ponts sautent, au sens propre comme au sens figuré, alors que le compte à rebours a commencé. Cela marche. Le réalisateur britannique a clôturé sa trilogie initiée en 2005 avec Batman Begins avec un opus d'une intensité folle, à la fois sombre (« Dark »...) et d’actualité (puisqu’il est question de privilégiés fortunés, de manœuvres financières et de complot terroriste). Ici, les Indignés retournent leur veste (leur parka) et montrent les dents. Ghotam City est le théâtre tragique – presque au sens antique – de luttes sans merci que se livrent ceux qui veulent pouvoir tout contrôler et tout diriger, quelque en soit le prix.
Christopher Nolan est un metteur en scène virtuose qui parvient à emporter le spectateur, dans une folle cadence, jusqu’au dénouement improbable qui marque la fin du temps des héros et renvoie malgré lui aux pages les plus tristes du livre étonnant de Marco Mancassola, « La Vie Sexuelle des Super Héros » cliquez là. Le temps des héros, en effet, a passé. Michael Caine, le serviteur fidèle du Chevalier Noir, est parti boire du Fernet Branca à Florence, car il ne comprend plus son maître. Il a vieillis surtout et l’on cherche en vain l’énergie qui animait L'Homme qui voulut être roi et son compagnon, dans le film étonnant de John Huston (1975). Quant à Christian Bale, il est vanné. Il claudique et renonce au monde. C’est presque sous la contrainte qu’il reprend « l’habit », avec une abnégation – un manque d’entrain – presque monacal.
Il faut bien faire face, une fois encore, au Mal. Il prend de multiples visages. Terrifiant parfois, comme Bane qui incarne un archétype réussit du bad guy – ou inégale, comme Marion Cotillard qui fait rire malgré elle jusqu’à son dernier souffle cliquez ici .
Une seule question demeure. Batman reviendra-t-il nous sauvez lors de la prochaine crise, flanqué de Robin et de Cat Woman ? Il se dit d’ailleurs que celle-ci attend un heureux événement. Alors, chatte ou chaton ?
Arthur A.