Par précaution, il est préférable de vous prévenir que l’écoute de “Coexist” des XX peut provoquer des effets secondaires d’ampleur tels que : addiction sévère et attachement à long terme, détente immédiate et prolongée, élans affectifs positifs, sentiment de flux continu d’ondes alpha (bénéfiques pour le cerveau). Ceci étant dit, vous pouvez mettre le CD et l’écouter en boucle.
Amis d’enfance en train d’écrire une belle histoire personnelle et musicale, les trois londoniens de The XX commencent à être régulièrement comparés aux groupes cultes Cure ou Joy Division. A l’écoute de leur deuxième album, ce n’est pas une surprise. Trois ans après la sortie de leur premier opus éponyme, alors qu’ils fêtaient à peine leur vingtième printemps, Olivier Sim (basse), Romy Madley-Croft (chant et guitare) et Jamie Smith (chant et remix) reviennent avec un album tout simplement enivrant. Des mélodies plus lentes et plus installées offrent un support rêvé aux deux voix du groupe, qui assument désormais pleinement leur sensualité. L’intimité et l’exploration des sentiments imprègne à nouveau leur composition, évoquant la brulure de l’amour passionnel (Angels, Try, Our song) autant que la désillusion (Sunset, Chained), et le manque (Fiction, Missing).
Contrairement au premier album, les textes de Romy et de Jamie se répondent et se correspondent. Les interludes se font plus longs, les sentiments plus tortueux, les rythmes plus lancinants. Coexist semble écrit comme une romance ou deux voix se cherchent et se questionnent sur leur amour toujours en déséquilibre.
The XX a grandi. Avec Coexist, leur spleen amoureux embrasse définitivement la grâce.