(Théodore de Banville, portrait par Alfred Dehodencq)
« Sur la neige, dans un traîneau dont une rêne
Est d’or et dont l’autre est d’argent, montrant son clair
Sourire, et le satin duveté de sa chair,
Passe Lamballe, assise à côté de la Reine.
On dirait que le vent furieux les entraîne.
En fourreaux de velours épais garnis de vair,
Elles volent, dans la blancheur de l’âpre hiver,
Au galop des petits chevaux noirs de l’Ukraine.
Tout est orgueil, amour, fête, éblouissement
Dans ce groupe de sœurs glorieux et charmant,
Et les beaux grenadiers du régiment de Flandre
Admirent cet éclair de jeunesse et de lys,
Et ces regards d’enfant et cet accord si tendre.
« O têtes folles ! » dit madame de Genlis. »
→ Théodore de Banville(1823-1891), La princesse Lamballe, extrait du recueil « Les Princesses » (1874), il s'agit du sonnet XVIII