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« Ce qui compte c’est la puissance de la joie qui éclate à la vitre de nos yeux. » (p. 105)
L’auteur :
Christian Bobin, né au Creusot
en Saône-et-Loire où il demeure, est un écrivain et poète français.
Après avoir étudié la philosophie, il a travaillé pour la bibliothèque municipale d’Autun, à l’Écomusée du Creusot et a été rédacteur à la revue Milieux ; il a également été infirmier
psychiatrique.
Ses premiers textes, marqués par leur brièveté et se situant entre l'essai et la poésie, datent des années 1980. Ils sont publiés aux éditions Brandes, Paroles d’Aube, Le temps qu'il fait, chez Théodore Balmoral, et surtout chez Fata Morgana (où il publie notamment Lettres d'or).
Connaissant le succès à partir notamment d'Une petite robe de fête (1991), il reste un auteur assez discret.
L’histoire :
Christian Bobin renoue avec la fibre narrative de ses grands livres : Le Très-Bas, Prisonnier au berceau, et construit son livre en quinze récits : des portraits d’êtres aimés (son père), des rencontres (Maria l’enfant gitane, une mendiante) des figures emblématiques (Soulages, Glenn Gould, Matisse, Pascal), des visions (une branche de mimosa, une cathédrale) et une longue lettre à la femme aimée et perdue, « la plus que vive ». Entre ces récits, viennent des paragraphes courts, parfois écrits à la main, condensés sur une pensée, fulgurants de profondeur et d’humanité. Un même fil rouge unifie tous ces textes, c’est la voix de Bobin, à nulle autre pareille et son regard de poète qui transfigure le quotidien. (Quatrième de couverture)
Le livre contient la reproduction d’un carnet manuscrit de l’auteur en fac-similé.
Ce que j’ai aimé :
Christian Bobin chante le monde, à l’affût d’une apparition qui illuminerait sa journée et l’emplirait de joie. Une fleur, un animal, un éclat de lumière, un rien peut être source d’émerveillement et de joie. Il suffit de simplement être attentif au monde qui nous entoure, présent à soi-même et réceptif à la beauté. Et alors, le miracle a lieu.
« Il y a une vie qui ne s’arrête jamais. Elle est impossible à saisir. Elle fuit devant nous comme l’oiseau entre les piliers qui sont dans notre cœur. Nous ne sommes que rarement à la hauteur de cette vie. Elle ne s’en soucie pas. Elle ne cesse pas une seconde de combler de ses bienfaits les assassins que nous sommes. » (p. 15)
« Aucune philosophie au monde n’arrive à la hauteur d’une seule marguerite, d’une seule ronce, d’un seul caillou discutant comme un moine rasé en tête à tête avec le soleil et riant, riant, riant. » (p. 179)
Ce que j’ai moins aimé :
Comme toujours je suis moins friande des allusions au Christ…
Premières phrases :
« Partons de ce bleu, si vous voulez bien. Partons de ce bleu dans le matin fraîchi d’avril. Il avait la douceur du velours et l’éclat d’une larme. J’aimerais vous écrire une lettre où il n’y aurait que ce bleu. »
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Du même auteur : La part manquante de Christian BOBIN ; Les ruines du ciel de Christian BOBIN
Autre : Nos cheveux blanchiront avec nos yeux de Thomas VINAU
D’autres avis :
Livres hebdo
L’homme-joie, Christian BOBIN, L’iconoplaste, août 2012, 180 p., 17 euros