Débat animé au Royaume-Uni, où l'Agence Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) qui réglemente l'assistance médicale à la procréation (AMP) sollicite l'opinion publique sur un nouveau traitement de l'infertilité, le remplacement des mitochondries, décrit par le National Health Service comme une technique à la pointe, à la fois de la science et de l'éthique, car il utilise le matériel génétique de 3 personnes ou parents. Objectif, éviter la transmission, par la mère, des maladies mitochondriales.
Une petite quantité de matériel génétique transmise que par la mère : La quasi-totalité du matériel génétique dans notre corps est contenu dans le noyau de la cellule qui contient 23 chromosomes hérités de notre mère et 23 hérité de notre père. Cependant, il y a aussi une petite quantité de matériel génétique contenu dans les structures cellulaires appelées mitochondries, qui produisent de l'énergie de la cellule. Contrairement au reste de notre ADN, cette petite quantité de matériel génétique n'est transmise à l'enfant que par la mère. Or un certain nombre de maladies rares sont causées par des mutations dans les gènes de la mitochondrie et les femmes porteuses de ces mutations peuvent les transmettre directement à leur enfant.
La HFEA procède actuellement à une revue des méthodes scientifiques pour éviter les maladies mitochondriales, et depuis 2008, la réglementation britannique permet l'utilisation de techniques qui modifient l'ADN mitochondrial d'un ovule ou d'embryon mais uniquement à des fins de recherche et non en pratique clinique. En 2011, un groupe d'experts du ministère de la Santé britannique a produit des conclusions positives qui recommandent une consultation publique sur l'opportunité ou non d'appliquer ces techniques dans le cadre des FIV, pour les couples à risque d'avoir un enfant atteint de graves maladies mitochondriales. Reste aujourd'hui le diagnostic pré-implantatoire qui peut réduire, mais pas éliminer la possibilité d'une maladie mitochondriale.
Les implications éthiques de la technique, qui aboutit à la création d'un embryon ayant le matériel génétique de 3 parents sont nombreuses. Elles comprennent l'anonymat du troisième parent, les effets psychologiques à long terme sur l'enfant, la transformation du matériel génétique d'un embryon avant l'implantation dans l'utérus et les excès possibles avec ces types de techniques, mais, somme toute, des questions qui se sont déjà posées avec la FIV. La HFEA a lancé un site web de consultation qui informe sur les maladies mitochondriales, la technique et les questions éthique. Chacun est libre d'y transmettre son point de vue ou de faire part de ses interrogations.
Source: NHS Should 'three-parent IVF' be allowed? et Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) Debating mitochondria replacement