Il y a ces caméras d'agences occidentales filmant en gros plan chacune de ces images de violence prétendument spontanée à caractère religieux, ou ces soutiers du terrorisme islamiste international qui soufflent avec joie sur la braise du mécontentement.
Ce « marketing de la peur » est une vieille recette réactionnaire qu'on utilise à toutes les sauces. Bizarrement, la recette est utilisée avec la même ardeur de part et d'autres de l'affrontement. Comme si les deux parties cherchaient cet affrontement.
Il y a des caricatures ici - les nôtres - et là-bas - les leurs. Mahomet contre Grand Satan, principes contre foi, riches contre pauvres, etc.
Jour après jour, comme par un énième coup du sort, une fraction du monde s'embrase sur des conneries. Il suffit que quelques centaines d'illuminés (pourrions-nous plutôt les qualifier d'éteints, car nulle lumière de l'esprit critique visiblement ne les habite ?) défilent sur la place de la Concorde à l'improviste pour qu'on s'indigne de cette attaque islamiste avec la gravité que mériterait un attentat criminel. Pourquoi n'avoir préféré de ridiculiser ces gens-là, plutôt que la religion dont ils se réclament ?
Au Mali depuis près d'un an, le pays est coupé en deux, occupé au Nord par une clique islamiste qui coupe des mains pour appliquer sa charia.
En France, notre ex-Sarkofrance tant aimée, on porte toujours facilement l'étendard laïc quand il arrange. Certains sont sincères, c'est-à-dire systématiques dans leur vigilance. D'autres sont plus aléatoires. D'autres encore sont davantage effrayés par l'islam.
La place de l'islam ne cesse d'agiter les débats occidentaux.
Qui cherche la croisade ?
Le monde compte plus d'un milliard et demi de musulmans. Il va falloir s'y faire. Les Musulmans vivent majoritairement dans des pays où la vie est rude. Ceci n'explique en rien cela, mais c'est un fait, un paramètre indéniable...
Une ultra-minorité s'excite avec une régularité hors normes, il va falloir la traiter, l'affronter, la combattre. Mais cela demande une subtilité, de la diplomatie, de la tactique. Il faut décrocher les foules, le croyant ordinaire, le citoyen de la rue de ces agitateurs radicaux.
La diplomatie de Barack Obama au Proche Orient semble avoir été planté par un curieux faux film extrémiste. Dont acte. Il faut gérer l'ingérable, maîtriser l'échauffement, éteindre l'incendie que les plus fous des islamistes - salafistes, entre autres - veulent à tous prix propager un peu partout.
Que cherchons-nous ? Nous faire comprendre ? Convaincre pour faire évoluer ?
Ou souhaitons-nous partir en croisade, caricatures sous le bras, avec quelques fachos dans nos bagages qui pensent davantage à une guerre de civilisation qu'à l'affranchissement des esprits ?