C’était un jour d’été 1999, la crainte de l’annoncé bug de l’an 2000 n’avait pas empêché le thriller techno-futuriste Matrix d’enthousiasmer les salles avant que « Le projet Blair Witch » ne les fasse frémir et enflamme le box-office au passage. C’était l’été et comme tous les étés lorsque l’on part en vacances, il m’avait été difficile de voir tous les films qui étaient sur mes tablettes. Oui, je sais, j’étais déjà un peu névrosé, mais le fait que le bac venait de passer et que j’allais m’envoler pour un mois à La Réunion compensait le stress des films que j’allais rater. Si j’ai eu le temps d’attraper « Studio 54 » juste avant de décoller (je crois que j’étais plus ou moins amoureux de Salma Hayek à l’époque), « La carte du cœur » de Willard Carroll m’avait échappé. La carte de quoi ? Quel film ? Qui donc aujourd’hui se souvient de ce film sorti au cœur de l’été 99 et qui réunissait Sean Connery, Gena Rowlands, Angelina Jolie, Ryan Philippe, Madeleine Stowe et quelques autres stars ? Moi je m’en souviens bien parce que justement à l’époque, je ne l’avais pas vu.
![Dennis Quaid m'échappe... Dennis Quaid m'échappe...](http://media.paperblog.fr/i/579/5799470/dennis-quaid-mechappe-L-LO0Vit.jpeg)
Je n’ai jamais vraiment été capable de déterminer le moment précis, le film qui a fait naître ma fascination, même si je soupçonne les découvertes successives de quelques films des années 80 et 90 d’y avoir amplement contribué. Autour de 1998/1999, l’étincelle s’était déjà produite puisque j’avais fait l’effort d’aller voir en salles « La piste du tueur » et « Savior », et ça m’étonnerait qu’on ait été nombreux à l’époque. J’avais déjà dû découvrir « L’étoffe des héros » et « Flesh and Bone ». En tout cas je suis certain que l’addiction était vive à l’été 2000 lorsque je suis allé voir « Fréquence interdite » de Gregory Hoblit trois fois au cinéma, dont le jour de la sortie à la séance du matin si je me souviens bien. « Fréquence interdite », le premier film que j’ai acheté en DVD, alors même que je n’avais pas encore de lecteur, juste histoire d’être sûr que je pourrais revoir le film dès que j’en achèterais un.
Oui, je ne devais pas avoir plus de 17 ou 18 ans lorsque la « fièvre Quaid » s’est emparée de moi. Aujourd’hui encore, je pense que l’absence de l’acteur parmi les nommés à l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation de mari tourmenté par son homosexualité dans le « Far from Heaven » de Todd Haynes reste une des grandes injustices des Oscars. Oui j’ai tout vu et tout acheté de la filmographie de Dennis Quaid. J’ai acheté ses vieux films, « La bande des quatre », « Our winning season », « Dreamscape ». J’ai attrapé tout ce qui est passé à ma portée à la télé, « The Big Easy », « Mort à l’arrivée », « Great balls of fire ! » (et après je les ai achetés en DVD eux aussi bien sûr). Je me suis procuré les inédits, ceux qui ne sortaient pas en salles en France, les « Cold Creek Manor » et « Alamo ». J’ai vu son film préhistorique avec Ringo Starr lors d’une soirée Bis à la Cinémathèque. Et dès qu’un film sortait en salles, j’y fonçais les yeux fermés, qu’il soit aussi bon que « Traffic » de Steven Soderbergh ou aussi minable que « Les cavaliers de l’Apocalypse » de… de… de qui déjà, on s’en fout c’était trop nul. Je suis même allé voir « Une famille 2 en 1 », oui, l’ersatz de « Treize à la douzaine » qui n’avait eu droit qu’à une sortie technique en VF au cinéma Les Montparnos. Même ça.
![Dennis Quaid m'échappe... Dennis Quaid m'échappe...](http://media.paperblog.fr/i/579/5799470/dennis-quaid-mechappe-L-FO0Wcs.jpeg)
Quelque chose s’est bel et bien passé. Une page s’est tournée. A l’avenir, je sais que je continuerai à guetter les projets de Dennis Quaid avec une attention toute particulière (je t’ai dans mon viseur, « At any price » !). Je sais que je continuerai à aller voir ses films avec excitation. Mais je sais aussi qu’entre un film qui m’intéresse pour ce qu’il est et un autre qui m’intéresse uniquement parce que Dennis Quaid figure à son générique, je ne ferai plus forcément le même choix qu’il y a dix ans. Et puis, il me reste toujours « La carte du cœur » à regarder, treize ans après l’avoir raté en salles. Un de ces jours, je finirai bien par le glisser dans mon lecteur DVD…