Les chroniques de Lisianne #. Une bouteille à la mer.

Publié le 20 septembre 2012 par Leshakerdecyril

Edit : Je suis actuellement sans nouvelle de Lisianne depuis le 9 septembre ce qui est absolument anormal sachant que je devais partir prochainement et que cette dernière devait "impérativement" me contacter dernièrement afin de convenir de notre rendez-vous. Lisianne est au fin fond de la Russie, j'en dirais plus prochainement. Je suis particulièrement inquiet de son silence et la famille (sa soeur) aussi. J'ai heureusement un billet open qui me permettra de prendre un départ quand je le souhaite... . Je patiente encore. Mon amie et collègue Emilie a eu vent de cette info et elle lit les "chroniques" depuis le départ. Emilie a eu envie de lui faire parvenir ce message que je me permet de relayer en espérant que, toi, Lisianne, ma Lisianne, tu puisses lire ce message et nous donner un signe. 



Depuis quelques temps, je ressentais le besoin de t'écrire, de répondre à tes chroniques, celles que tu envoies et qui ne passe jamais inaperçu.

Je n'osais pas, rare les fois où je les ai commenté.

Puis tu es parties vivre une expérience de solitude loin de tout, loin de tes amies, de ta famille, de ta vie professionnelle. Tu as décidé de fuir cette réalité, en laissant tout, comme si tu pensais ne faire de mal à personne. Comme si tu ne méritais pas l'attachement des autres, pour ne pas dire l'amour de tes proches.

Et je m'inquiète, tes dernières chroniques me laissent un goût amer dans la bouche, j'ai l'impression que tu appelles à l'aide sans le dire franchement, comme si toi, tu n'avais pas le droit de la demander.

Nous ne nous connaissons pas, nous ne nous sommes même jamais parlé, je ne te découvre qu'à travers tes chroniques, celles que tu veux bien faire publier. Je n'ai donc qu'un versant de toi, celui que tu nous transmets avec tant de sincérité, de fragilité.

C'est fou comme l'on peut s'attacher à une personne derrière son écran, juste parce que ce qu'elle dit résonne en nous, juste parce que ce qu'elle écrit nous rappelle des moments de notre vie, juste parce que cette sincérité nous touche, juste parce que ce côté pétillant et dynamique nous enivre, juste parce que la peine que tu ressens nous l'avons au moins vécu une fois dans notre vie.

Cette envie de tout lâcher, de fuir, de partir loin sans se retourner, pour soi disant se retrouver, se recentrer sur soi.

Seulement, là ou je ne suis pas d'accord avec toi, c'est que ce n'est pas en s'isolant que l'on se retrouve, que l'on s'aime, ce n'est pas en fuyant la réalité que l'on s'est construite que l'on va se débarrasser de sa douleur de vivre.

Tu as fait tes choix, tu as décidé de te détourner de l'amour des autres pour des raisons que je ne connais pas, mais si tu lis cette lettre, ces autres pensent à toi, t'aiment, s'inquiètent.

Même s'ils ne te le disent pas comme tu souhaiterais, même s'ils ne savent pas l'exprimer, même si tu ne comprends pas pourquoi ils pourraient bien s'intéresser à toi, même si tu ne saisis pas l'importance que tu as dans la place des gens.

Peut-être que je me trompe sur toi, peut-être que je m'imagine une autre personne.

Mais je sais ce que tu représentes pour les autres, je parle avec l'un d'entre eux très souvent, je sais qu'il s'inquiète de ton silence de ces dix derniers jours. Je sais qu'il a peur pour toi, et qu'il est prêt à débarquer dard dard avec son billet open, juste pour être sur que tout va bien.

Ton silence, même si tu le penses légitimes, ne le laisse pas t'envahir, ne laisse pas tes angoisses prendre le dessus, tends cette main, je suis sûre que quelqu'un l'a prendra te ne la lâchera pas.

J'espère que là où tu te trouves, tu vas bien, j'espère que tu as découvert ce que tu étais venue chercher, j'espère pleins de choses pour toi.

A très vite Lisianne,

Emilie