Depuis qu’Apple a réussi à détrôner Microsoft comme leadeur incontestable du monde de l’informatique, peu d’entreprises se sont érigées comme une menace à l’hégémonie de la pomme de Steve Jobs. Il y a eu, certes, quelques percées de produits individuels qui ont réussi à trouver une place sur le marché (comme la tablette de chez Kindle), mais nul n’a pu présenter une vision complète du monde informatique, avec une philosophie et une approche particulière, qui puisse s’imposer sur le marché. La grande différence entre Apple et le reste est qu’Apple avance une idée, une cosmogonie complète de ce qui devrait être la technologie, depuis sa ligne stylisée et cool, jusqu’à son utilisation. C’est aussi ce qui distingue Apple et ce qui le fait le numéro un de l’informatique. Car, lorsque vous allez dans un magasin iStore pour acheter un gadget, ce plus que le simple appareil que vous achetez : le magasin, sobre et propre, les boîtes et les emballages luisants, les employés jeunes vêtus en bleu… Vous n’achetez pas un produit Apple, vous vivez l’expérience Apple. Vous participez à quelque chose de plus grand, de plus important (ou, du moins, c’est l’impression avancée).
Ainsi, depuis quelques années, Google fait un effort pour s’imposer sur la production d’appareils aussi bien que sur la création de codes et de logiciels de haut niveau. L’entreprise, née à partir d’un algorithme de recherche, est prête à se lancer à l’eau avec Motorola pour la production de téléphones, et son alliance avec Samsung lui a permis de présenter le Galaxy III et le Galaxy Nexus, qui ont très bien marché côté ventes. C’est pourquoi nous voudrions demander, existe-t-il une différence d’approche entre Google et Apple ?
Certainement. Il est décevant de constater que, après s’être érigé en tant qu’entreprise dynamique, libre et ouverte, Apple est devenu un mastodonte, de moins en moins flexible. L’un de secrets du succès d’Apple sur Microsoft était son image détendue et calme (Steve Jobs en t-shirt et Jeans) qui semblait contraster avec l’image de contrôle, orienté par l’argent, que donnait l’entreprise de Bill Gates. Mais, petit à petit, Jobs et les siens ont commencé à montrer leurs vraies couleurs. Refus de permettre les applications Flash sur l’iPhone. Interdiction unilatérale et stalinienne du Kama Sutra sur l’iPad. Refus d’applications sur son iStore, fermeture de ses appareils aux applications alternatives…
Tout ceci a provoqué la parution du Jailbreak, une pratique qui permet de « libérer » son iPhone du contrôle d’Apple et faire tous les changements possibles à son code.
De son côté, Google et son système opératif Android ont pris la bannière de l’ouverture, laissant la création d’applications à tous les particuliers, qui peuvent présenter leurs logiciels sur l’Android Market sans problème. De même, il est frappant de constater que, maintenant que l’iPhone 5 fait sa parution sur le marché, les logiciels et les appareils de chez Google semblent beaucoup plus ouverts que chez Apple.
Par exemple : il existe un côté uniformisant chez l’iPhone qui ne permet pas aux utilisateurs de se distinguer. Le clavier, l’icône de SMS ; tout ceci est figé par Apple et vous ne pouvez pas y toucher. S’en est de même pour l’appareil en soi, car il n’y a qu’un fabriquant d’iPhone, tandis que plusieurs constructeurs proposent de téléphones sous Android, vous laissant le choix du modèle qui vous plaît le mieux.
Et cette soif de contrôle se manifeste aussi sur l’obligation de passer par les logiciels Apple lorsqu’on a un iPhone. La musique est contrôlée par iTunes, tandis que Google vous permet d’utiliser un système de glisse de fichiers, ouvert et universel.
Ceci juste pour mentionner deux aspects qui différencient Apple de Google. Google est loin d’être le champion de la liberté, avec ses pratiques de racolage d’information. Mais, lorsque nous regardons ses produits, il semble y avoir une idée d’ouverture qu’existe de moins en moins chez Apple.