Une pièce d’Anthony NeilsonAdaptée par Marianne GrovesMise en scène par Jean-Luc MoreauDécors de Charlie MangelLumières de Gaëlle de MalglaiveCostumes de Juliette ChanaudAvec Philippe Chevallier, Régis Laspalès, Antoinette Moya, Roger Van Hool, Sophie Gourdin, Bruno Chapelle, Nell Darmouni
L’histoire : Chargés d’annoncer une mauvaise nouvelle à deux personnes âgées au cœur fragile, deux braves « bobbies » appuient sur la sonnette d’un petit pavillon le soir de Noël… La maladresse des deux policiers n’égalant que leur absence de jugeote, l’affaire prend rapidement une tournure des plus burlesques… La vieille dame n’a plus toute sa tête, une voisine inquiétante terrorise son monde, un pasteur cache quelque chose, une jeune fille peut en cacher une autre, un chien aboie, puis il n’aboie plus…
Mon avis : Je n’aime pas être déçu et me montrer négatif vis-à-vis d’un spectacle car je sais la somme de travail et d’investissement que cela représente. Surtout quand j’ai une réelle affection pour les personnes concernées. Mais, en même temps, si je veux être crédible dans mes avis, je me dois de dire honnêtement ce que je pense…Si je voulais être (très) méchant, je débaptiserais cette pièce pour l’appeler « Les Escrocs » plutôt que « Les Menteurs »… Je ne comprends pas pour quelles raisons Philippe Chevallier et Régis Laspalès, qui sortaient du formidable et légitime succès du Dîner de cons, ont accepté de jouer cette pièce absolument lamentable. Ils font preuve d’un manque de discernement condamnable. Le tandem avait été également impeccable dans Monsieur Chasse ! et dans Ma femme s’appelle Maurice. Alors, que sont-ils allés faire dans cette galère ? Et bien, ramer. Car ils rament les pauvres pour essayer d’amuser la galerie. Mais quand on a un texte aussi mauvais à défendre et une intrigue aussi faiblarde, quoi qu’on fasse, on ne peut pas s’en sortir.
Je suis sincèrement malheureux pour eux. Ils se sont totalement fourvoyés. Quant à la mise en scène de Jean-Luc Moreau, c’est plus une mise en abîme. Comme il devait s’occuper de trois ou quatre pièces en même temps, on sait laquelle il a négligée. Je n’espère plus qu’une chose : c’est que le producteur des Menteurs, pistonné par Chevallier et Laspalès, soit bien assuré à la Matmut car je doute qu’il rentre dans ses frais. Je ne vois pas comment cette pièce, qui se déroule le soir de Noël, pourrait trouver son public et arriver à passer le réveillon à la Porte Saint-Martin…