Pourquoi l’ObObs a raison de détester les régimes

Publié le 20 septembre 2012 par Obobs

L’ObObS vous a déjà parlé de l’étude Nutrinet-Santé, cette étude longitudinale sur cinq années, qui interroge les internautes (appelés ici nutrinautes) sur leur comportements alimentaires et leur santé. L’étude cherchait 500 000 participants, et en a pour le moment interrogé 223 000, depuis 3 ans.

Des résultats à mi-parcours, portent d’une part sur l’image corporelle, liée au poids souhaité et aux pratiques des régimes amaigrissants et d’autre part, sur l’acceptabilité et la perception de l’efficacité des régimes.

Des régimes inefficaces, en plus d’être frustrants

 

On trouve au travers de cette étude confirmation d’une vérité scientifique que l’ObObs martèle depuis longtemps : les régimes sont frustrants, difficiles, et … inefficaces. Sans oublier qu’ils sont surtout très souvent dangereux, comme l’a établi le rapport de l’Anses.

L’étude Nutrinet-Santé montre même que plus les régimes sont frustrants, moins ils sont efficaces sur le long terme.

L’échantillon de population répondante est large, et a permis de déterminer des types de régimes et la perception de leur efficacité :

  • des régimes avec méthode et marque commerciale comme Dukan, Atkins, Montignac, Ananas/pamplemousse, Mayo, Ornish, Californien, Chrononutrition, Soupe au chou, (etc) ;
  • des régimes « faits maison » à base de restriction personnelle (pas/moins de glucides, pas/moins de lipides et de graisses, etc…) ou prise de substituts de repas sans avis ni suivi médical ;
  • des régimes avec un nom de marque - recherche d’une alimentation variée et équilibrée et du coaching - type Weight Watchers, essentiellement ;
  • des régimes se basant sur un suivi global des recommandations nutritionnelles avec une alimentation diversifiée, variée, incluant réduction des quantités et des grignotages, réduction des graisses et des sucres rapides, etc… (recommandations type PNNS).

Et que découvrent les chercheurs :

-   plus le régime est commercial, plus il est compliqué à mettre en œuvre, moins il est efficace.

-   Les régimes ne fonctionnent pas à long terme (le long terme de l’étude n’est que de six mois après la fin du régime). Imaginez au bout de deux ans !

-   La seule chose qui permette de perdre du poids est de suivre les recommandations nutritionnelles, en pratiquant une activité physique, et en étant suivi par un médecin compétent.

En somme, les régimes ne marchent pas, cessons de mettre nos corps au régime ! D’ailleurs, une nouvelle étude vient encore renforcer le caractère dangereux de certains d’entre eux (Atkins et Dukan).

Le corps idéal – une pression sociale grandissante pour une incongruité physiologique

Nous sommes tous différents et nos corps sont, eux aussi, tous différents. Une pression sociale de plus en plus importante pousse hommes et femmes à se conformer à une image du corps irréaliste et dangereuse pour leur santé.

L’étude confirme que « 2 femmes sur 3 et 1 homme sur 2 voudraient peser moins ». Parmi ceux là, nombreux sont ceux qui ont un poids normal et n’ont aucun besoin de suivre un régime : jusqu’à 58% des femmes (presque une femme sur deux) et 27% des hommes.

Cette pression sociale et médiatique est tellement forte, et l’image corporelle véhiculée dans notre société tellement contraignante, que même ceux qui n’en ont pas besoin veulent maigrir !

Les régimes semblent dès lors nécessaires, et parmi ceux qui ont se déclarent au régime ou ayant tenté un régime, 18 188 Nutrinautes sur 223 000 participants, plus d’une femme sur 4 et un homme sur 7 ont suivi dans leur vie plus de 5 régimes.

 

Si toutes ces personnes souhaitent maigrir, comment se fait-il que certains aient déjà suivi jusqu’à 10 régimes au cours de leur vie (9 % des femmes et 4 % des hommes ont fait plus de 10 régimes) ?

 

C’est qu’il faut encore que le régime soit efficace à court, moyen et/ou long terme.

Non seulement ces régimes sont évidemment inefficaces, mais ils poussent les personnes qui les pratiquent vers le surpoids (effet yoyo) et vers des comportements alimentaires malsains et dangereux. Notamment les régimes marketés et les substituts de repas ou les produits dits diététiques, qui ressortent comme à la fois particulièrement dangereux, compliqués et inefficaces dans l’étude.

En clair, vous faites un régime très contraignant pour vous, qui vous complique la vie et vous frustre énormément ; et vous aurez le plus de chances de récupérer tous vos kilos (et un peu plus, avec l’effet yoyo) dans les six mois.

Ce qui marche, l’Obobs ne se lasse pas de le répéter, ce sont les prises en charge globales avec suivi des recommandations nutritionnelles, une alimentation équilibrée et variée avec éventuellement du coaching, un médecin, une prise en charge psychologique si besoin.

Plus votre changement alimentaire est facile à suivre, vous donne du plaisir, vous permet de vous adapter et plus vous avez de chance que ce changement d’hygiène de vie soit permanent.

La répétition des régimes est elle-même considérée par Nutrinet comme inefficace, en particulier, associée aux régimes restrictifs « marketés ». La meilleure preuve que votre régime a été efficace est de ne pas avoir besoin d’un nouveau régime !

Finalement, seule l’approche par une alimentation variée et équilibrée, combinée à un suivi médical et une prise en charge globale de la personne donne aux personnes des possibilités de maigrir efficacement : à condition de souhaiter un changement durable, et pas juste tous les six mois.

 

Soyez volontaire pour cette étude

L’étude Nutrinet Santé, si elle va servir à une étude longitudinale des comportements alimentaires et des régimes, va surtout permettre d’étudier la relation entre alimentation, maladies chroniques et qualité de la santé.

« Depuis le 24 février 2011, tous les Nutrinautes qui le souhaitent sont invités à réaliser un bilan clinique et biologique à l’occasion d’une consultation organisée par notre équipe de recherche. L’objectif principal de cette consultation optionnelle est de pouvoir compléter les données recueillies par Internet dans l’étude NutriNet-Santé. Le recueil d’échantillons biologiques (plasma, sérum, ADN, urines… conservés dans une Biobanque) et les données de l’examen clinique représenteront des ressources supplémentaires exceptionnelles pour permettre aux chercheurs de mieux connaître les mécanismes expliquant le rôle des facteurs nutritionnels dans la survenue de maladies.

A la date du 1er mai 2012, 8 558 sujets ont déjà eu leur bilan clinico-biologique et leurs échantillons biologiques sont conservés dans la Biobanque NutriNet-Santé à l’Université Paris 13.

Avec l’aide de nombreux Hôpitaux et Centre d’Examens de Santé, et de nombreux cliniciens correspondants de l’étude, 29 centres de consultations et de prélèvements ont déjà été ouverts à travers toute la France ; 10 nouveaux centres seront ouverts avant la fin de 2012. »

Il est encore temps de s’inscrire pour participer à cette étude : Nutrinet-Santé cherche des volontaires dans toute la France.

L’étude appuie plusieurs des propositions de l’ObObs :

-   Manger équilibré et suivre les recommandations nutritionnelles

-   Manger varié et diversifié, de tout (ce sont aussi les recommandations nutritionnelles)

-   Se faire plaisir, et prendre plaisir en mangeant (plus vous vous frustrez et plus c’est mauvais pour votre santé)

-   Ne faites pas de régimes : ils servent à faire du yoyo, et surtout pas à maigrir durablement.