Oreilles avides de découvertes, à l’affût des toutes dernières tendances, préparez-vous à une énorme soirée samedi à la Caserne Niel. Et en amont, pour cette 1re édition d’Écho à venir, de petites mignardises pour vous mettre en appétit.
Il fallait bien toute la passion et le talent de dénicheuse de talents d’une Marie Laverda pour se lancer dans ce projet un peu dingue : faire découvrir aux mélomanes de Bordeaux et d’ailleurs le “son du futur”, la crème de ce qui est en train de percer outre-Manche et outre-Atlantique dans le domaine des musiques électroniques. Et pour cette première, l’ex-gérante de feu le Son’Art – à qui l’on doit depuis sa fermeture de mémorables concerts Warp Records, les soirées anniversaire de Ninja Tune ou encore la tournée des 20 ans de carrière de DJ Krush au Rocher – a choisi un univers qu’elle maîtrise sur le bout des doigts : la bass music.
«Tout le monde ne jure que par le dubstep, qui n’est qu’une de ses émanations, souligne la fondatrice d’Organ’Phantom. Mais on oublie souvent que celui-ci a ses racines dans le dub, le hip hop ou encore le jazz. Et, à partir des mêmes racines, de nouveaux artistes émergent, de nouveaux genres musicaux voient le jour constamment.» On citera pêle-mêle le dubstep, donc, le glitch, la UK grime, le two-steps, la juke et le footwork de Chicago et toute la scène beats en général. Rien que du son en gestation depuis quelques années et qui ne fait surface qu’aujourd’hui hors de l’underground.
Trois pointures dans un lieu unique
Si ça ne vous parle pas – pas encore –, nombreux sont ceux qui ont fait confiance d’emblée à Organ’Phantom, séduit par le contenu fort de l’événement. Par exemple, l’asso BassDay, dans les mêmes esthétiques et qui veut voir avec Écho à venir une manière de poser les bases d’une meilleure collaboration entre les associations bordelaises, la mairie de Bordeaux, l’Utopia ou encore le Projet Darwin.
Parce que, non content de nous servir sur un plateau ce qui se fait de mieux sur les scènes émergentes, le festival invite au voyage – Marie Laverda y tenait – dans des «lieux atypiques» . Ça démarrera demain soir à l’Utopia avec une petite “séance de révision” et une rencontre avec le DJ britannique E.N.S. autour du documentaire «Bassweight», une passionnante histoire du dubstep signée par le studio SRK London (à 20h, 6€). Puis, samedi, embarquement à bord de l’Aquitania pour une croisière musicale avec, aux platines, le Bordelais Marco Kabbale et le Britannique Kidkanevil pour une navigation entre world music, jazz, hip hop et pure bass actuelle (à 20h, 15€).
Un moment rare, au fil de l’eau et du temps, pour débarquer Rive droite pour le gros morceau : la soirée finale dans le cadre magnifique de la Caserne Niel – lieu parfaitement adapté, lui aussi à la charnière entre passé et futur – où on aura rendez-vous avec trois pointures. Elliot Egerton alias Bang On!, 21 ans seulement et déjà signé chez Big Dada/Ninja Tune, un rappeur percutant, incisif avec un flow de fou furieux sur un son très grime pour un vrai show mené tambour battant. À ne pas manquer en live, l’Américain Shigeto, ex-batteur jazz et véritable homme-orchestre, impressionnant de virtuosité entre ses fûts et ses machines : un pur fruit – le meilleur ? – du fameux label US Ghostly International, en tout cas l’une des figures les plus novatrices de la scène beats. Et, last but not least, Pinch, le boss de Tectonic Recordings (Skream, Cyrus, Benga, Martyn...!), inégalable quand il s’agit d’hybrider les genres et infuser des touches trip hop, reggae ou techno sur une base très dubstep.
En prime, notre dubstepper Vibromaster bien de chez nous et du mapping vidéo, et tout ça pour 10€ (de 22h à 3h, 12€ sur place)... Écho à venir ne s’annonce pas comme une simple soirée : ce sera la “it soirée”. •
Sébastien Le Jeune
Préventes (et pass festival à 23€) : Total Heaven, Fnac, digitick.com... Web : echo-a-venir.tumblr.com