Il y a 48h, les Mother Mother de Vancouver ont sorti leur 4ème album intitulé sobrement “The Sticks“, nom de l’un des titres les plus rock de leur dernier nouveau-né.
Les Mother Mother ne sont pas à leur premier coup d’essai. Crée en 2005 par Ryan Guldemont le chanteur du groupe aux côtés de sa soeur Molly, ce groupe assez prolixe a d’abord sorti “Touch Up” en 2007 avec des compositions de leur premier EP, puis avec restructuration du groupe, “O My Heart” en 2008 et “Euréka” en 2011. Mais c’est à “The Sticks “dans les bacs depuis le 18 septembre dernier que l’on va s’intéresser tout particulièrement.
L’album est composé de 14 titres écrit et composés par Ryan, incontestable leader du groupe avec sa voix tantôt délicate et angélique, tantôt menancante et possédée. Leur toute première compo volcanique “Bit by Bit” aurait entraîné dans sa foulée l’écriture de la majorité des autres titres de l’album dans l’esprit d’un appel aux armes contre le monde moderne crée par l’homme, tout en prônant un mode de vie simple et autonome. Les cinq membres du groupe entremèlent leurs voix et leurs instruments pour un résultat tout à fait exquis.
“The Sticks” fusionne le côté franchement rock du groupe avec une véritable sensibilité qui s’illustre sur “Waiting For The World To End“, ou encore sur ” Little Pistol” : un titre absolument magnifique où l’on entend vibrer violons, violoncelle et guitare accompagnant le témoignage d’un homme bourré d’incertitudes, suicidaire, qui tente de se remettre sur le droit chemin après un déroutant questionnement intérieur. (” And I found Jesus, what a liar“).
“Omen“, étonnant premier titre de l’album interprété au piano avec ensemble de voix et le timbre cristallin d’un enfant installe cet atmosphère alarmiste voulue par le groupe. “The Sticks” qui suit rompt avec la douceur d’”Omen” en rappelant que Mother Mother est bel et bien un vrai rock band. L’introduction du titre est magique. On est transporté dans un monde parallèle noir et angoissant, avec une basse surpuissante et riff de guitare entêtant tandis que l’on se met inconsciemment à accompagner Ryan sur le refrain “La-Di-Da, La-di-daaa”. Surement l’un des titres les plus aboutis de l’album à mon goût.
Je ne vais pas vous parler des titres un par un, mais je dois absolument vous mentionner “Let’s Fall In Love”, numéro 3 sur l’album. Une pure tuerie. Mon coup de coeur. Titre hommage à Cole Porter compositeur américain de comédies musicales, les paroles pleines d’humour sur le thème de l’amour mettent en scène sur un pied d’égalité, les parents, le singe amusant du zoo, les junkies, le moche, le stupide, l’enfant Jesus (encore lui !), tous finalement tombés amoureux.
Si treize des titres sont chantés par Ryan, c’est à Molly que revient la charge de conclure. Une ligne de basse et de guitare en harmonie avec la voix “vanessaparadesque” de Molly, un piano enivrant, et des paroles plus qu’explicites “Gonna leave the world at large and run back to the wild.” On est presque tenté de les suivre, de s’échapper et de retourner à l’état sauvage. Rien que ça.
Ils seront le 20 à Québec à l’Union Commerciale, le 21 à Montréal au théatre Corona, et le 23 au Bronson Centre d’Ottawa. Je vous vois là-bas ?
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