Un parfum de cinéma…
Le titre n’est pas de moi, mais de BETC qui annonce son nouveau film pour Lolita Lempika sur son “blog” BETC-life.
Et il sonne comme un symbole. Oui le spot de Lolita Lempika a de grands airs de cinéma. Le film, un pur produit Wookid (Yoann Lemoine), s’invite sur nos pupilles comme un court métrage esthétique, prenant soin d’installer lentement le spectateur dans son univers (regardez-le en plein écran)
L’excellent jeu des plans et leurs synchronisations avec la musique donne à ce spot un rythme fort. Du moins s’il l’on aime ce type de réalisation. Les férus de dynamisme verront non pas du rythme mais des longueurs. Non pas de l’intensité mais de l’ennuie.
Ici, il est affaire d’appréciation personnelle.
Le point plus litigieux sur ce spot est, comme certains l’on évoqué dans les commentaires de l’article de La Réclame, l’ambiguité palpable qui s’installe au fur et à mesure de la déambulation de la jeune fille (14 ans) au sein de cette nature vierge et violente. Sa relation étrange à une caméra subjective et ses regards qui oscillent entre provocation et auto défense.
Tout le monde ne voit pas les références ambigues à la sexualité. Mais quoi qu’il en soit, ce spot me parait être une bonne source d’interrogation.
La publicité, sous couverture de créativité et d’évocation d’univers sensoriels peut-elle transgresser certaines normes ? A-t-elle pour rôle voir même a-t-elle le droit d’emprunter des terrains de jeux dont le cinéma ne se prive pas ?
Les travers de notre société sont nombreux et plusieurs réalisateurs ont cherché, dans les vices humains, des sources d’inspirations, flurtant avec les limites de la vertu, de la bienséance ou du supportable. Lars Von Trier est un symbole de ce cinéma, mais il existe évidemment d’autres références.
Mais le cinéma a une vocation libertaire et artistique que ne possède pas la publicité. Je n’incrimine ici pas spécialement le spot de BETC, je trouve simplement qu’il soulève un débat intéressant. La volonté mercantile de la publicité autorise-t-elle toutes libertés sur les prises de parole ? La connotation au viol, à la sexualité adolescente, ou à bien d’autres perversions (paranoïa, serial killer, incestes…) peuvent-elles être des thèmes porteurs pour une marque ?