Comme chaque semestre, Paris Manga & Sci-Fi Show se tenait, le temps d’un weekend, à Paris Porte de Versailles. Pour la 14ème édition le chocobo répondait présent et je vous propose aujourd’hui de revivre ce weekend de l’intérieur, avec les yeux et les rencontres d’un accrédité presse.
Comme Paris Manga ne connait plus de grandes évolutions depuis quelques sessions, il n’y a rien de bien nouveau à dire pour le visiteur lambda, en dehors de la partie J-music. Donc autant changer de point de vue et vous raconter une vision un peu différente de l’évènement…
En route pour l’aventure ;)
Samedi
6h15 : Le chocobo s’éveille. Ça pique les yeux 6h15 sur son réveil. Mais « c’est le jeu ma pauvre lucette » et le train ne nous attend pas, alors un café et en avant !
10h : Nous voilà, avec ma chère Gally, arrivés à la Gare Saint Lazare. Le premier rendez-vous de la journée est fixé à 12h30 pour un déjeuner impromptu avec une amie de retour du Japon qui avait plein de choses à nous raconter. Le temps de (re)prendre un café puis, arrivés à Porte de Versailles, d’aller retirer nos accréditations et de tâter l’ambiance du salon…
11h : C’est toujours sympathique d’être accueilli par un visage familier : Claire R., attachée de presse du festival attend avec le sourire les accrédités presse depuis quelques éditions. Un modèle de zen-attitude, même quand le planning part en sucette. La preuve : l’interview de Yoko Hanabusa (Gwendoline) prévue pour 14h30 avait disparu de son planning mais quelques coups de fils et le problème était réglé.
Il faut dire que, à Paris Manga, les journalistes papiers ne se bousculent pas comme à Japan Expo et que la presse spécialisée y travaille en relative quiétude… Enfin une fois que tout est calé, car l’organisation reste compliquée en amont. Mais c’est la même punition sur tous les j-festivals. En tout cas, entre 30 min d’interview tout seul sur Paris Manga et 20 min à 3 ou 4 médias pour Japan Expo, on arrive forcément plus détendu quand on sait qu’on a de quoi faire du bon travail.
11h30 : Le salon est déjà bien rempli, et ce quelque soit l’allée qu’on emprunte. Nous nous dirigeons vers les espaces de dédicaces et constatons que les invités américains rencontrent un succès inégal. Sur les deux acteurs de Bones par exemple, seul un est occupé (le fameux Hodgins, photo ci-dessous), pendant que l’autre pianote sur son portable en se disant qu’il aurait peut-être du demander moins cher pour une simple signature. Je le rappelle, ces acteurs exigent 20 à 30 euros pour vous laisser leur dédicace, avec une photo en leur compagnie et une poignée de main ou une bise. C’est cher mais j’ai cru comprendre qu’ils viennent en partie à leur frais et qu’ils se rémunèrent ainsi. Les responsables du salon m’affirment en tout cas que Paris Manga ne touche pas un centime sur ces dédicaces.
Nous nous dirigeons ensuite vers les invités asiatiques et constatons – comme à chaque fois – que la queue est raisonnable, gratuite et sans tirage au sort. Voir un invité japonais à Paris Manga reste une fois de plus chose aisée et pour les accrédités, c’est un régal de pouvoir se balader assez librement pour prendre des clichés et bavarder avec les agents (un petit bonjour à Emmanuel et Motoharu), qui commencent à être des habitués des lieux… Une expérience et une continuité importantes dans un métier où une bonne relation de travail demande toujours du temps.
Bref, on croise des têtes connues et on bavarde en ce premier jour de Paris Manga… Mais il est déjà l’heure de manger !
14h30 : Retour sur le festival où je retrouve l’ami Painfool, qui m’accompagne pour sa première interview ! C’est toujours un moment unique qui se fait pour lui avec madame Yoko Hanabusa. Ma chère Gally se fait un plaisir de photographier cette petite bonne femme souriante, qui nous a parlé d’un temps que les jeunes de 20 ans ne peuvent pas connaître ♫.
En effet, elle a débuté le shôjo en 1978 et en connait un rayon. Nous parlons avec elle des Harlequin Manga (oui oui, ça existe), du manga des années 80 et 90 lorsque les demoiselles rêvaient encore de chevalier et de princesse, et de sa carrière d’enseignante dans ce domaine. Interview à venir dans quelques semaines chez Total Manga .
15h10 : Il y a pas mal de monde sur le salon en ce samedi après-midi et la circulation devient pénible. Surtout que la ventilation de cette convention n’est pas des plus efficace : si il n’y a aucun problème vers l’entrée et le long des premiers stands, c’est 5 voir 10 degrés de plus qui nous attendent au fond du salon, du coté des jeux vidéos et des conférences. En un mot : étouffant !
Heureusement, nous avons croisé moins d’enfants en bas-âges et de poussettes qui nous font toujours craindre le pire pour les plus petits. Non pas que les jeunes parents soient plus raisonnables, mais plutôt que, avec les journées du patrimoine qui proposaient des visites gratuites par dizaines sur la capitale, les sorties familiales du weekend se sont moins tournées vers ce salon payant. On attend les chiffres de fréquentation pour analyser cet impact plus en détail.
En tout cas, cette difficulté s’est faite sentir aussi pour la couverture du salon par la presse généraliste, occupée par le fameux patrimoine. Un exemple parmi tant d’autres : BFM TV, content d’avoir réalisé un reportage l’an passé et dont les locaux sont à 500 mètres du salon, n’a pas pu / voulu dépêcher de journalistes pour Paris Manga cette année en raisons des autres expositions sur la capitale.
16h30 : Tiens justement les locaux de BFM TV nous passons à côté avec Gally, pour nous rendre à notre seconde interview de la journée : Inoran ! Nous avons eu la chance de converser avec le guitariste bien connu de LUNA SEA, venu dans le cadre de sa tournée européenne sur Paris Manga, pour un concert le dimanche. Quinze minutes d’interview à son hôtel qui passent à la vitesse du son mais qui s’avèrent très intéressantes… On a même parlé de sexe figurez-vous ! Mais vous en saurez plus d’ici peu, lorsque l’interview sera publiée sur Paoru et Total Manga
17h30 : Retour sur le salon et direction le stand Booken, THE spot des journalistes sur Paris Manga. On salue la team de Pop Culte d’ailleurs ! Il faut dire que cette fois-ci le stand Booken était en réalité le stand de la Kocca (pour Korea Creative Content Agency), qui a davantage de moyens financiers… Cerise sur le stand : il était parsemé de quelques poufs (l’objet !) sur lesquels nous avons pu nous assoir (j’ai dis l’objet, rooooo !). L’occasion de bavarder avec Adrien Lorenzo, le directeur éditorial de Booken, qui nous a rassuré sur la santé de sa maison d’édition, qui a connu des difficultés d’organisation mais aussi de trésorerie pour cette année 2012. Éditeur est un métier où on apprend souvent sur le tas et ce fut le cas pour Booken, avec quelques ratés et mauvaises surprises qui seront bientôt, on l’espère, de l’histoire ancienne !
Cette fin d’après-midi Booken est l’occasion de définir un créneau d’interview pour le lendemain avec Dong-Kee Hong (un mec qui avait la banane, hu hu hu) et de me lancer dans le découverte de son œuvre. Monk et GEONBAE furent mes lectures du soir et des vrais coups de cœurs (surtout GEONBAE) mais je vous en reparlerai prochainement. Bon allez j’éteins la lumière, il est minuit passé et si je manque de sommeil mon plumage de chocobo va perdre son éclat légendaire !
Dimanche
9h50 : Arrivée Porte de Versailles.
9h51 : Arrivée sur le stand Kocca / Booken. Être accrédité et éviter la queue, ça n’a pas de prix. Tiens d’ailleurs, j’ouvre une parenthèse : sachez que de nombreux médias web recrutent des bonnes plumes et que ce genre de situation vous tend les bras si vous êtes prêt à vous retrousser les manches pour la gloire et à être patient. Fin de la parenthèse.
L’interview préparée la veille donne un excellent résultat et nous bavardons avec Dong-kee Hong de son parcours, de la création des loosers dans un manga, d’alcools coréens, de délires de mangaka, de censure et même de Tsukasa Hôjo, l’une de ses références nippones. Interview à venir sur ce blog et TM également. Nous recroisons le manwhaga dessinateur en début d’après-midi pour sa séance de dessin du jour auquel il y avait finalement peu de monde. Tant mieux pour ceux qui étaient là, l’ambiance était détendue et le dessinateur très accessible. Mais revenons à notre chronologie des évènements…
11h00 : Avec un invité en retard, c’est au pas de course que je file vers la scène pour le concert d’Inoran et j’arrive en même temps que l’artiste. Et oui, ça a surpris tout le monde – moi y compris – mais le concert à commencé à l’heure. Mea culpa pour avoir prévu le contraire et bravo aux organisateurs, c’est assez rare ! La fosse presse est minuscule mais nous nous y installons et le groupe démarre le show.
Pour ce qui est du concert je dirais, globalement, qu’Inoran est un artiste de renom qui a été à la hauteur de sa réputation. Très mobile et dynamique, toujours souriant, il a été accompagné par des membres de session tout aussi énergiques. C’est donc le groupe dans sa globalité qui nous a offert une performance tout à fait satisfaisante… Finalement trop courte, comme en témoigne la photo de la setlist (de Katia, merci à elle
).Profitant d’une scène mise en place pour le jeu vidéo si je ne m’abuse, le concert a bénéficié d’un véritable progrès par rapport au concert d’Amber Gris il y a 6 mois avec un éclairage enfin correct, voir bon. Cependant le son reste encore la bête noire des concerts Paris Manga, mais même un bon ingénieur son ne peut pas faire grand-chose dans un hall comme celui-là. Quelles sont les solutions ? Une salle dédiée est-elle possible ? À voir…
12h15 : Les fans d’Inoran et les accrédités presse – amateurs de longue date du guitariste – échangent leurs impressions, le temps pour moi et mon cher ami photographe Léang – une sorte d’Omar Sy asiatique, il se marre tout le temps – d’apercevoir au loin les Samsung Girls. Le fabricant coréen de mobile était venu présenter ses derniers produits avec quelques jolies babes… Enfin jolies… De loin en tout cas, l’illusion fonctionne parfaitement !
Mais peu importe, l’essentiel est ailleurs : nous avons faim ! Nous ressortons donc de l’expo. Pour manger à Paris Manga le midi on vous déconseille comme d’habitude de manger sur place : bouffe pas terrible et hors de prix alors qu’en face du Parc des Expositions, une ribambelle de restaurants au rapport qualité / prix raisonnable vous attend. Le conseil du jour : descendez en bas du parc, vous trouverez un italien et un japonais correct, en face de la station BP pour le premier et un peu plus loin pour le second. Si vous avez d’autres bonnes adresses, je suis preneur !
13h45 : Retour sur les lieux, le temps de se balader un peu avant la seconde interview de la journée, à 14h30. Tiens on dirait qu’il y a – un peu- moins de monde… L’effet journée du patrimoine à nouveau, sans doute. On en profite pour zyeuter de plus près les stands et confirmer l’éternelle impression qui se dégage de Paris Manga : celle d’être dans un marché aux puces. Les boutiques officielles se mélangent aux magasins de contrefaçons et on découvre également de nombreux stands amateurs en tous genres. On manque d’un ou deux éditeurs de plus, même si on est ravi de croiser Taifu / Ototo, Bishi-Bishi et les éditeurs de manwha Booken et Kwari. Clair de Lune, par exemple, est absent alors que l’un de ses auteurs est là… Dommage.
On se demande finalement pourquoi 90% de la profession n’est jamais présente sur les lieux… On me parle d’un problème d’organisation dans l’oreillette, c’est à creuser.
14h30 : THE interview du weekend pour le chocobo : Yusuke Kozaki et Shigeto Koyama en même temps pendant 30 minutes. Une interview placée sous le thème du chara et mecha design, pendant laquelle nous avons pu creuser la question de manière approfondie, grâce à un bon interprète (c’est toi qui l’a choisi Emmanuel ? Nice choice !). Les deux hommes sont aussi bavards qu’intéressanst et l’entrevue s’achève en apothéose lorsque je demande aux deux intervenants de réaliser un dessin afin que nous puissions les photographier en action. Avoir deux chara-designer talentueux qui dessinent devant moi en même temps, c’était une première pour le chocobo… Quel pied mes amis, je suis un gros veinard !
15h30 : Alors que mon périple s’approche de la fin, je me dirige (toujours avec Leang) vers le stand Taifu pour une interview éditeur destinée à Paoru qui m’a permis de discuter avec les deux cogérants de chez Taifu à savoir Yves Huchez père et son fils (qui travaille plus dans l’ombre pour le moment). L’occasion également de saluer leur nouvel attaché de presse… Grâce à qui vous avez un concours Spice & Wolf ce mois-ci d’ailleurs, on dit donc merci Guillaume !
Durant cet entretien, nous avons pu parler pendant une heure d’une multitude de sujets : Taifu autant que Ototo, mais aussi le marché du manga, le shôjo et le yaoï, les réseaux sociaux et les produits dérivés, les interlocuteurs nippons… Passionnant, mais vous jugerez par vous-même lors de sa publication en octobre !
Il est maintenant 17h et c’est fatigué mais plutôt content du weekend que je repars vers ma Normandie, conscient que le debriefing de tout ce weekend annonce de longues heures de travail pour tout vous retranscrire. Mais ça en valait la peine.
Paris Manga en tant qu’accrédité est une fois de plus une aventure sympathique et les rencontres de cette 14ème édition, avec des artistes de qualités, permettent de passer outre les problèmes d’organisations, les approximations et les lacunes du contenu. Après tout Paris Manga est une convention de taille moyenne, faite à la main et à l’ancienne, qui fait des efforts sur ses avantages en essayant de faire accepter ses inconvénients. Il reste de nombreux chantier à travailler : celui de la J-music est en cours et celui de la culture en jachère. On espère donc que Laurent Peroy, le directeur du festival, nourrit des ambitions toujours plus qualitatives pour les prochaines éditions.
En attendant, on y retournera en février… Avec le sourire
Voici, pour finir, les premières photos du festival :
Remerciements à Claire, Emmanuel, Motoharu et Adrien pour l’organisation des interviews et leur disponibilité sur le salon. Merci également aux interprètes dont les noms m’échappent et à Gally et Leang pour leurs photos. Special dédicace à Painfool, pour sa première interview . Des bisous à Chacha, notre éternelle logeuse !