Le panorama « Pays Paysages » a exploré cette année, la Chine, par la découverte de fictions, documentaires et films d’animation qui ont enrichi notre connaissance et notre compréhension de ce pays si surprenant qui reste marqué par le sceau du mystère. On se souviendra longtemps de la magie de ma Sœur chinoise et des présentations de films d'Alain Mazars, seul cinéaste occidental à être entré dans l’esprit de la Chine.
Il faudrait l'inviter à revenir pour le spectacle Histoires courtes mais vraies ... ou presque qui met en avant ses habitants au Théâtre la Piscine le vendredi 9 novembre prochain à 20 heures.
Julie Poupé nous a confié s’est installée dans la voiture de la première séquence et avoir confortablement regardé le paysage. Elle a débarqué ensuite dans la famille réunie par un deuil. Puis elle est repartie dans l’autre sens, appréciant un film qui grandissait au fur et à mesure qu’il se déroulait.
Le film de Moussa Touré situe l'action dans un village de pêcheurs dans la grande banlieue de Dakar, d’où partent de nombreuses pirogues. Au terme d’une traversée souvent meurtrière, elles vont rejoindre les îles Canaries en territoire espagnol. Baye Laye est capitaine d’une pirogue de pêche, il connaît la mer. Il ne veut pas partir, mais il n’a pas le choix. Il devra conduire 30 hommes en Espagne. Ils ne se comprennent pas tous. Certains n’ont jamais vu la mer et personne ne sait ce qui l’attend.
Les jeunes ont été sensibles au choc culturel entre les deux frères, l’un occidentalisé, l’autre (le capitaine en quelque sorte) encore très ancré dans la tradition. Ils ont remarqué un autre décalage, cette fois entre les passagers qui appartiennent à différentes ethnies. Ce film traite d’une problématique dont on entend parler tout le temps et il était intéressant de montrer que ce ne sont pas que les jeunes qui veulent quitter le pays. On ressent parfaitement l'importance des marabouts, des grigris, des rituels propres au Sénégal mais la place est aussi laissée à la modernité.
Chacun a ressenti un très beau moment quand les pensées des voyageurs s’entendent à haute voix. Et chacun aussi de s'interroger sur ce qu’il aurait fait face à un autre bateau en détresse alors que l'on n'a pas trop de provisions pour soi ...
On peut regretter aussi que le cinéma d’animation n'attire pas les foules car s'il y avait 400 réservations pour la soirée de clôture la salle n’était qu’à moitié pleine, une désertion stupide parce que ce film proposé lui aussi en avant-première témoigne de l’engagement de l’équipe, depuis 1972, de défendre un cinéma auquel les jeunes ont droit. N'oublions pas l'entièreté du sigle du CNC qui signifie centre national du Cinéma et de l’image animée.
L’animation autorise un niveau de création maximum. On se souvient de l'excellent Valse avec Bachir, des films de Tim Burton et on entendra beaucoup parler du Magasin des Suicides de Patrice Lecomte.
Le gibier est celui qui se fait croquer, compris ? C’est la première phrase du film qui commence avec des craquements et des cris d’oiseaux sur un ciel de tempête.
Le fils Courge vit au cœur de la forêt, élevé par son père, un colosse tyrannique qui y règne en maître et lui interdit d'en sortir. Ignorant tout de la société des hommes, le garçon grandit en sauvage, avec pour seuls compagnons les fantômes placides qui hantent la forêt. Jusqu’au jour où il sera obligé de se rendre au village le plus proche et fera la rencontre de la jeune Manon…
L’enfant cherchera à retrouver l'amour de jeunesse de son père, pour qu'il l'ait de nouveau à l’intérieur de lui et que tout redevienne comme avant. A cette découverte mon jeune voisin murmure oh c’est trop beau. Mais à la toute fin du film il dira oh c’est trop triste.
Les voix de Jean Reno, de Loran Deutch, d'Isabelle carré et de Claude Chabrol concourent à la qualité de ce film à voir en famille pour parler ensuite du bien et du mal, de la paix et aborder ce qu'est le travail du deuil.