Nuits très étoilées autour des « Jupiter-chauds » découvert dans l’amas ouvert de la Ruche (M44)
Découverte des premières exoplanètes gravitant autour de jeunes étoiles comparable au Soleil dans le milieu dense d’un amas ouvert.
Après les multiples découvertes d’exoplanètes de toutes tailles et masses autour d’étoiles similaires au Soleil — et il y en a encore des milliards à trouver ! –, différentes équipes d’astronomes se sont intéressées à des étoiles de nature différentes et particulières et aussi à des milieux à priori incompatibles avec des systèmes planétaires … Plusieurs recherches ont porté leurs fruits et l’un des exemples les plus récents et surprenant est l’existence confirmée de plusieurs planètes autour d’étoiles doubles ou systèmes binaires (lire “Découverte de deux planètes autour d’une étoile double”). Cela paraissait improbable il y a encore quelques années, voire circonscrit aux seuls cinéma et littérature de science-fiction (“Tatooine” dans Star Wars est le cas le plus célèbre).
Cette fois, des astronomes ont traqué les exoplanètes dans un amas ouvert, une concentration de plusieurs centaines d’étoiles en bas âges (quelques centaines de millions d’années !). Sam Quinn et son équipe ont choisi l’un des essaims les plus proches de nous : Messier 44 (M44) plus connu sous les surnoms de la Ruche ou Praesepe dans la constellation du Cancer (Cancri). Peuplé d’environ 1 000 individus, il est facile à observer à l’oeil nu ou avec une paire de jumelles par une nuit claire d’hiver ou de printemps. On distingue alors une poignée d’étoiles, les plus brillantes du groupe.
Leurs observations menées avec le télescope de 1,5 m. à l’observatoire Fred Lawrence Whipple en Arizona ont mis en évidence deux exoplanètes, plus précisément deux “Jupiter-Chauds” en orbite autour de jeunes étoiles comparable à notre Soleil. Il s’agit de Pr0201b et Pr0211b, le nom ou matricule de l’étoile suivi d’un “b” pour signaler la présence d’une planète (un “c” indique une deuxième planète, etc.). On peut faire un petit jeu de mots car “b” se prononce “bi” en anglais et peut se confondre avec le mot “bee” qui signifie “abeille”. Puisque nous sommes dans un essaim surnommé la Ruche (Beehive) … : - “Ce sont les premières “b’s” dans la ruche” (“These are the first ‘b’s’ in the Beehive”) s’amuse Sam Quinn, étudiant diplômé en astronomie à l’Université de l’Etat de Géorgie et principal auteur de cette étude publiée dans l’Astrophysical Journal Letters.
Les étoiles Pr0201 et Pr0211 dans l’amas ouvert de la Ruche également nommé Praesepe (la Créche)
Leur orbite très rapprochée de leur étoile vaut à ces planètes gazeuses de taille égale ou supérieure à notre Jupiter, le surnom de “Jupiter-Chaud”. Pour mieux comprendre les phénomènes de “migration” de cette catégorie de planètes qui a de nombreux représentants dans la galaxie, les astronomes sont naturellement ravis d’étudier ces nouveaux cas qui figurent parmi les plus jeunes connus. Cela devrait aider à mettre au point de nouveaux modèles de formation et évolution de systèmes extrasolaires. Les chercheurs justifient leur choix de cibler la Ruche pour le taux élevé en métaux lourds comme le fer décelé dans ses étoiles (génération relativement récente) et considéré comme un véritable “engrais de planètes”, embryons de planètes géantes et gazeuses.
Crédit photo : NASA/JPL-Caltech.