Ca glisse !

Publié le 19 septembre 2012 par Alteroueb

Le monde est rempli de questions existentielles qui se battent pour paraître à la une des journaux. Il en a toujours été ainsi. Mais il faut bien avouer qu’en ce moment, ce qui s’affiche m’inquiète, et les nouvelles tordues viennent de partout. Elles ne sont guère rassurantes sur la nature même de l’homme : l’évolution et la sophistication extrême de son mode de vie le conduit paradoxalement à se comporter de plus en plus souvent comme une bête immonde et écervelée, en cherchant des prétextes insensés.

Je me suis trouvé retiré du monde ce week-end, sans télé, sans radio, sans internet, ce qui constitue quasiment un privilège de temps en temps. Bien qu’isolé, je ne suis pas resté totalement ignare de l’actualité, j’ai zieuté, même de loin, les quelques mots affichés en caractères gras sur la page 1 de la presse papier. Au milieu des agissements d’une poignée d’abrutis blessés par des images ridicules, un des gros titres étaient relatifs aux «roberts» de la future reine d’Angleterre, et la mise en vente prochaine d’un nouvel iphone, rendant la version précédente obsolète mais tout de même vendue pour un montant approchant le minimum vieillesse… Des nouvelles de première importance dans un océan de haine et d’individualisme primaire.

Je crois bien que je sature. En observateur relativement averti, je passe finalement mon temps à compiler beaucoup d’informations, à tenter de comprendre le monde qui m’entoure et les phénomènes qui le secoue. Je le vois se déliter inexorablement sans rien pouvoir faire : les points chauds se multiplient, la misère progresse, l’obscurantisme s’étale, et une nouvelle forme d’esclavage devient la règle.

J’ai le sentiment de plus en plus vif que je ne finirai pas mon existence sans connaître un conflit majeur, les thèses «malthusiennes», poussées par l’ignorance, la cupidité et la vanité de quelques-uns reprenant à nouveau du service. Pour la World Company aux commandes, ce n’est que du bonheur, une nouvelle possibilité de faire des affaires. Le profit maximum et immédiat est le seul moteur des décisions qu’elle prend. Le reste, le long terme, les dégâts collatéraux sur les gens où qu’ils se trouvent et l’environnement, elle n’en a cure. Après elle le déluge, ce qui est pris n’est plus à prendre.

J’ai donc passé ce week-end hors du temps, préservé du flot d’information, reclus volontaire dans une patinoire, pour découvrir et pratiquer un sport très confidentiel avec une joyeuse bande de bons-vivants. On aurait dit une secte, mais sans les gourous… Je suis rentré fourbu, heureux comme cela m’est rarement arrivé ces dernières années, mais avec plein de nouvelles questions. Après l’épreuve terrible que je viens de traverser, j’ai beaucoup de choses à changer, à commencer par une nécessaire prise de recul sur la manière d’appréhender les faits et gestes qui me passent devant les yeux. C’est complètement indispensable.

Ma manière de bloguer va s’en ressentir puisque j’étais souvent dans la réaction un peu exacerbée. Il y a tant à dire, de quoi faire 5 billets par jour à commenter scandales, méthodes de voyous, et autre escroqueries intellectuelles. Mais je ne peux plus vivre ainsi. Cela ne sert à rien sauf à s’aigrir. Je ne vais pas arrêter de bloguer, mais je vais peut-être le faire différemment, en suivant les conseils de Nicolas lors de son passage dans la Capitale des Gaules cet été. Il y aura peut-être une nouvelle interface, ou un autre blog. Je ne sais pas encore. Le changement, c’est maintenant…

Pour la petite histoire, mon équipe de balayeurs fous a fini 15ème sur 18. Inoubliable !