Une nouvelle fois, les musulmans extrémistes sont montrés du doigt. On comprend bien pourquoi et c'est à juste titre : si quelques crétins ont envie de traiter Mahomet de pédale efféminée (ce qui est, si j'ai bien compris, l'un des moments forts de ce brulot qui excite tout ce que le monde musulman compte d'intégristes) le droit, aussi stupide (pour rester courtois) soit leur thèse. Reste qu'à tout mélanger, à confondre les intégristes qui vivent dans nos banlieues et ceux qui ont en Libye assassiné l'ambassadeur américain, on risque de ne rien comprendre au parcours de ces jeunes français qui ont choisi l'intégrisme religieux. Ils ne viennent pas, à la différence de beaucoup de leurs collègues catholiques, de familles particulièrement conservatrices. C'est même souvent plutôt le contraire. Leur père et mère sont venus s'installer en France pour trouver du travail mais aussi pour échapper au conformisme, à la rigidité morale des sociétés dont ils venaient. Si les filles portent aujourd'hui le voile, les mères étaient enchantées de pouvoir s'en débarrasser. Ils viennent de milieux difficiles, de quartiers souvent en déshérence et ils se sont battus pour échapper à la drogue, à la délinquance, à ce qui a conduit beaucoup de leurs frères, voisins et cousins, en prison ou aux portes de celle-ci. L'Islam radical n'a, dans nos banlieues, pas grand chose à voir avec celui que l'on rencontre dans le monde musulman. Il est, pour beaucoup, pour la plupart, un rempart, rempart dangereux, contre les dérives délinquantes et la drogue, une manière d'échapper à un sort si commun. Ce rempart est évidemment choisi faute d'autre : emploi, réussite scolaire, vie familiale heureuse… cela n'excuse rien, mais devrait amener les commentateurs à plus de nuances dans leurs propos.