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Umar TIMOL : "L'HOMME QUI NE POUVAIT S'EMPÊCHER DE RIRE" (suite).

Par Ananda

 

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Je ne sais comment interpréter ce rêve. Je me suis rendu sur le Net mais n’y ai absolument rien trouvé à propos de Maitre Yado et de cette étrange créature qui prétend se nommer AshDeep, encore moins sur le fameux dekti bleu. Aucun site qui explique le symbolisme mystérieux de tous ces personnages ! Je n’en reste pas moins convaincu que ces songes recèlent une part de vérité profonde. Mais pour ce qui est de savoir laquelle… J’en suis au point où je voudrais presque replonger dans le sommeil juste dans le but de poursuivre plus avant ce rêve, et d'y voir plus clair. Oui, mais voilà, je n’y parviens plus…


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Je, Umar, l’auteur de ce livre, ne sait franchement pas comment il va terminer cette histoire. Situation plutôt comique, si l’on considère par ailleurs que j’en suis déjà à 15,000 mots, ce qui n’est somme toute pas mal. Mais comment sortir du guêpier? Je me retrouve dans une impasse. Mon personnage ne peut tout de même pas continuer ainsi indéfiniment, de fou rire en fou rire ! Et je ne veux pas davantage d’une bonne petite fin édulcorée, à la Mills and Boons, avec guérison assortie de réconciliation avec la copine/ fiancée. Au diable les happy ends à l’américaine ! Reste qu’en attendant, je me trouve tragiquement à court d’idée. J’ai proposé par la voix de Maitre Yado, deux fins possibles au roman mais il faut bien avouer qu’elles ne sont guère convaincantes. Quant à la méthode qui consiste à se glisser dans un rêve du personnage, je la trouve fort peu crédible. Vous conviendrez avec moi que le lecteur risque fort de ne plus s’y retrouver. Il me faut donc chercher pour de bon un moyen d’en finir avec ce livre. Il faut que vous me compreniez : je désire passer à autre chose. Je préfère me tourner à nouveau vers l’écriture poétique, ou alors vers un autre roman, plus sérieux, plus digne de mes efforts. Et je sais bien que cela ne se fera que si j’arrive à en finir une bonne fois pour toutes avec ce livre. Force est de le reconnaître : je me suis perdu dans le labyrinthe des mots….

Que faire ?

Heureusement pour moi, voilà que je sens une idée poindre.

Et si je m’en tirais en vous proposant plusieurs fins, au choix ? Cette idée me séduit. C’est dit.Vous pouvez même tout à fait, si vous le souhaitez, bien chers lecteurs,m’adresser un mail pour m’informer du choix que vous aurez retenu. On procèdera à une élection. Pourquoi pas, même, tant qu’on y est, avec une palme d’or à la clé pour celui qui désignera la meilleure issue ? Qu’en dites-vous ? Ne trouvez-vous pas que c’est une idée qui a du poids ?Au reste, n’êtes-vous pas, en un sens, obligés de l’accepter ? N’êtes-vous pas condamnés à aller jusqu’au bout de cette histoire ?

Je vous dois cependant un aveu : je me sens quelque peu coupable. L’écriture, comme l’ont déjà expliqué Flaubert et d’autres grands écrivains, est censée être un exercice douloureux, une vraie souffrance. Or, ici, je constate que je suis en train d’écrire sans trop réfléchir. Sans souci d’effectuer des recherches, je me contente indolemment de me laisser porter par les mots et c'est un euphémisme que dire que je choisis la facilité. Cette histoire des « quatre fins de Monsieur Umar » en est un éclatant exemple : travail bâclé sur toute la ligne… Car l’auteur, s’il était vraiment digne de ce nom, devrait au contraire s’arrêter à l’exploration minutieuse et scrupuleuse de tous les méandres de l’âme humaine, il devrait être possédé par un souci constant de dépassement dans lequel il laisserait, cela va de soi, énormément de plumes.Répétons-le, martelons-le même ; il faut souffrir pour écrire, comme il faut souffrir, d'ailleurs, dans tout art.

Sans doute pourrait-on –du moins, je l’espère-(pourvu qu’on soit malin) essayer de faire passer ce texte pour une sorte de collage post-moderniste. Toutefois ce ne serait qu’un nouvel alibi, une nouvelle façon de se voiler la face…

Mais bon, on peut rêver, si jamais, d’aventure, un éditeur se mettait soudain en tête de le publier, cracherai-je là-dessus ? N’y verrai-je pas, somme toute, la preuve que, finalement, il peut tenir la route ?

Mais il est temps, maintenant, d’arrêter de déblatérer, de fantasmer…La coupe est pleine, allons de l’avant, revenons-en à notre propos…

J’avais parlé de fins, de « quatre fins ». Il me faut à présent détailler…


Umar Timol

(à suivre).


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