Quoi de neuf au beyond beauty ?

Publié le 19 septembre 2012 par (dé)maquillages @demaquillages
Comme chaque année, je vais partager avec vous mes découvertes cosmétiques du salon Beyond Beauty. Quand je dis "découvertes", il s'agit de marqués émergentes, tout juste-nées ou en fin de gestation, et de jeunes marques du monde qui essayent de s'implanter chez nous. Je ne parlerai pas des marques découvertes sur de précédentes éditions, même si elles sont encore parfois là et mériteraient qu'on s'y attarde (citons au hasard Britanie, Pomarium, Miss Ferling...).

Je vous avoue que l'édition 2012 ne m'a pas transcendée. Encore moins que l'année dernière. Comme si les jeunes marques n'osaient plus innover, prendre de risques. Ce que je peux comprendre, cela dit, vue la période économique que l'on traverse et le probable refroidissement des entrepreneurs dû aux (trop nombreux) exemples de marques-émergentes-à-peine-sorties-déjà-oubliées.
Sur l'espace Zoom du Beyond Beauty, beaucoup de "me too" sans supplément d'âme, notamment des gammes très high-tech / "médicales" (acide hyaluronique et compagnie, quel ennui...) - et, cela vous surprendra peut-être, mais moins de Bio que les années précédentes (on passe sur des produits "au maximum naturels", sans la contrainte du Bio pour des raisons essentiellement sensorielles, un peu comme si on passait de l'agriculture biologique à l'agriculture raisonnée... de la "cosmétique raisonnée", donc, ce qui pour moi est un choix plutôt judicieux).
Finalement l'innovation cette année est plus marketing. Ce sont notamment des "innovations" de cible - c'est à dire de la "cosmétique de niche" au sens premier du terme, ou des innovations d'usage. 
Pour l'innovation de cible, je pense à des marques déjà présentes l'année dernière comme Omum, bien sûr, qui vise la femme enceinte avec un parti pris Bio rigoureux sans eau ni conservateur ni huile essentielles (...) et une valorisation du maternage, ou Too Fruit pour l'hygiène et le soin des enfants, et à de nouvelles marques comme Woman Essentials qui explore une niche de marché sur laquelle il a été identifié un réel besoin encore non satisfait (je vous en avais touché un mot ici), Lady Green, développée pour et avec des adolescentes, Jardins d'Ecrivains, une marque de parfums avec un univers très fort, très segmentant, auquel on va instantanément adhérer ou pas du tout...
L'autre tendance est à l'innovation d'usage, donc. Je vous avais déjà parlé de la nouvelle façon de se laver les cheveux avec Aménaïde l'année dernière ("low poo"), j'ai aussi repéré Coloriage, une gamme qui tente de réeinventer l'usage des produits solaires, ou NeoMist, un OVNI galénique qui n'est ni une crème, ni un sérum, qui ne contient que 6 ou 7 ingrédients mais formulés selon un procédé très particulier qui leur donnerait un maximum d'efficacité (entre nous, je n'ai pas tout compris, ils faut que je me penche un peu plus sur le sujet), et tout un tas de "beauty toys". Probablement du sur-mesure aussi, des produits à mélanger entre eux, ce genre de choses, mais là tout de suite aucune marque présente sur le salon de me revient en tête...
J'ai noté également un effort particulier sur les prix publics. Vous savez que la cosmétique de niche est souvent onéreuse car non seulement dans 9 cas sur 10, les produits contiennent une vraie bonne dose d'actifs (les marques ayant peu de moyens publicitaires, elles se doivent de fidéliser leur clientèle si difficilement acquise et ne peuvent être décevantes sur l'efficacité - même remarque pour les textures, les packs...) mais en plus elles ne peuvent bénéficier d'économies d'échelle au démarrage. Et bien là, pourtant, dans la mouvance de Pur Inside, cette marque dont je vous avais parlé ici qui a choisi un modèle économique 100% Internet pour proposer des prix très corrects sur des produits de qualité, on note de nouvelles volontés de s'affranchir d'intermédiaires (je ne me souviens plus quelles marques par contre, désolée), ou alors des marques au look "haut de gamme" à des prix abordables comme Inedit, ou des marque ado (Lady Green) et/ou Bio (Fun Ethic) à des prix étonnamment très corrects.

Voilà donc pour mes premières impression sur l'édition 2012 du Beyond Beauty. Peu d'effet whaou cette année, mais comme d'habitude un très bon reflet du marché de la cosmétique alternative en France - et dans une moindre mesure, dans le monde*, ce qui rend ce salon indispensable !
......... et il faudrait peut-être que j'apprenne à garder ce genre "d'analyses" pour moi, je vais encore donner gratuitement matière à réflexion à tous ces lecteurs pro qui viennent faire de la veille ici......... ;)
* sans compter la partie sous-traitance (packs, labos de formulation, agences de tendances...) et les conférences dont je ne parlerai pas ici mais qui peuvent être très inspirantes, ni le côté relationnel du salon qui est essentiel car tous les pros ou presque y font un tour.