Encore une fois, la graisse abdominale apparaît comme facteur de risque majeur, en comparaison d'une graisse corporelle voire d'une obésité mieux réparties. Ici c'est sur le risque de diabète de type 2. Les adultes obèses avec un excès de graisse viscérale c'est-à-dire de graisse située à l'intérieur de l'abdomen, autour des organes internes du corps et des biomarqueurs élevés de résistance à l'insuline ont un risque associé accru de développement du diabète de type 2 que les personnes obèses mais avec une graisse corporelle « bien répartie », selon cette étude publiée dans l'édition du 19 septembre du numéro thématique du JAMA sur l'obésité.
De nombreuses personnes obèses semblent résister au développement des maladies métaboliques. Parce que les risques de maladies métaboliques associés à l'obésité sont hétérogènes, les auteurs différencient les personnes obèses qui finiront par développer un pré-diabète puis un diabète de celles qui resteront métaboliquement saines. En examinant les associations de tissu adipeux (graisse corporelle), la distribution des lipides et les biomarqueurs de résistance à l'insuline et l'inflammation avec risque de pré-diabète et de diabète chez 732 adultes obèses (IMC>30 ou plus), âgés de 30 à 65 ans sans diabète et sans MCV, les chercheurs montrent que l'augmentation des mesures de la masse grasse viscérale au début de l'étude, le niveau de la fructosamine (une mesure utilisée pour estimer la concentration plasmatique moyenne de la glycémie sur plusieurs semaines), le niveau de la glycémie à jeûn, les antécédents familiaux de diabète, la pression artérielle systolique, et la prise de poids pendant la période de suivi sont des facteurs indépendamment associés à la survenue d'un diabète.
L'incidence du diabète n'augmente pas avec l'obésité seule : Sur un suivi de 7 ans, 11,5% des participants ont développé un diabète. Le critère composite de pré-diabète ou de diabète est identifié chez 39,1% des 512 participants ayant des valeurs normales de glycémie de base, et s'avère indépendamment associé à des mesures de base de la masse grasse viscérale, les niveaux de glycémie à jeun, l'insuline et la fructosamine. Durant l'étude, l'incidence du diabète a augmenté de façon significative chez les personnes atteintes de masse grasse viscérale à niveau supérieur, mais aucune association n'a été observée pour la graisse sous-cutanée abdominale, la graisse corporelle totale ou l'indice de masse corporelle.
Des résultats qui suggèrent que la répartition du tissu adipeux et la résistance à l'insuline sont 2 critères majeurs dans la détection du pré-diabète et l'appréciation du risque de diabète chez les personnes obèses. L'obésité est confirmée comme une maladie hétérogène, concluent les auteurs.
Source: JAMA 2012; 308 [11] :1150-1159 Obese Adults With Excess Abdominal Fat and Insulin Resistance Appear to Have Higher Risk of Developing Type 2 Diabetes
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