- Sa capacité à générer de l’énergie. C’est le travail des mitochondries, résultat de la combinaison fortuite de deux espèces de cellules ennemies.
- Une forme d’innovation permanente permise par le fait que ces êtres complexes mais peu nombreux abritent leurs constituants (notamment leur génome) d’une sélection naturelle immédiate.
- Un moteur à innovation : l’attaque de « parasites ». Du fait de l’absence de sélection naturelle au niveau élémentaire de la vie, le génome est contaminé par une quantité de « cochonneries » (virus, etc.). Ne pouvant les éliminer naturellement, il doit trouver des processus originaux pour ne pas en crever (par exemple la reproduction sexuée), ou pour composer avec eux (c’est à eux que l’on devrait notre système immunitaire).
Si l’on généralise ces idées à notre société, on en arrive à des résultats surprenants.
- 1) Nous ne sommes pas issus de la sélection naturelle, mais d’une forme d’innovation « sociale », qui laisse une chance aux mal fichus ; 2) le processus qui permet à la vie de se complexifier est une dialectique agression / coopération, prise en charge par le niveau le plus haut de la vie (probablement la société, pour l’homme) ; 3) la capacité à produire de l’énergie de manière autonome serait un élément fondamental du dispositif.
- Déroute des idées libérales. Alors qu’elles estiment que le marché et sa sélection naturelle stimulent l’innovation, la généralisation de ce qui précède laisse penser, au contraire, que c’est parce que l’entreprise protège ses constituants du marché, avec toute l’irrationalité que cela sous-entend, qu’elle peut être innovante ! Cette théorie semble aller dans le sens de Schumpeter (destruction créatrice) : les mécanismes de sélection, qui façonnent l’entreprise ou l’organisme, ne résultent pas d’une concurrence frontale, mais de phénomènes affectant l’ensemble de la société.