La mondialisation est une chose formidable et de terrifiante. Des Chinois à peine sortis de l'adolescence fabriquent des iPad à raison d'une quinzaine d'heures quotidiennes dans des usines surchauffées, et des pétro-monarchies peuvent racheter quelques pans de notre économie nationale sans que personne n'y trouve à redire.
En Sarkofrance, nous avions comme d'autres rappelé cette curieuse invasion culturelle et sportive d'un émirat richissime, le Qatar.
L'alternance est venue, mais le Qatar est toujours là. Non pas que François Hollande ait promis une quelconque rupture des relations diplomatiques avec cet émirat. Mais tout de même, on guette le changement, la rupture.
La chaîne sportive Al-Jezira a rempli sa mission, près de 600.000 abonnés à ses deux chaînes françaises en quelques mois. Le Qatar poursuit ses investissements. On ne sait pas si la prochaine loi de finances reviendra sur cette curieuse niche établie par Nicolas Sarkozy qui permet aux investisseurs qatari de défiscaliser leurs investissements dans notre beau pays.
« La sainte alliance se poursuit », écrivait Jean-Dominique Merchet dans les colonnes de l'hebdomadaire Marianne samedi 8 septembre 2012. Le spécialiste des affaires de Défense pensait à plus grave que cette intrusion footballistique du Qatar dans nos foyers.
Le Qatar reste un allié incontournable pour la France. Et cela reste bien curieux.
En Syrie, comme hier en Libye, le Qatar fournirait ces forces spéciales que l'Occident ne voulait fournir. D'après Merchet, le Qatar est même le seul pays réceptif à la diplomatie française, sous Sarkozy comme sous Hollande.
Parfois, le Qatar nous fait plaisir, comme lorsqu'il va expulser le gendre de l'ancien autocrate tunisien Ben Ali.
Mais souvent, le Qatar inquiète. Que fait-il dans le Nord d'un Mali démembré ? Ou plus largement dans le Sahel ? N'encourage-t-il pas une guerre des sunnistes contre des chiites ?