Quand je suis devenu prêtre, un changement s’imposait. Je ne pouvais rester l’homme stressé que j’étais. On a un mot, chez les catholiques, qui est l’ascèse et qui signifie, en grec, « l’exercice, l’entraînement, la manière de vivre ». C’est ainsi qu’à Talitha Koum, le mouvement que j’ai créé avec quelques-uns, nous avons comme principe de nous arrêter une fois par jour, par semaine, et par mois, à chaque fois un peu plus longuement. Les Pères du désert affirment qu’il est ainsi possible de calmer nos pensées, d’apaiser nos passions.
Je commence donc ma journée par 5 minutes minimum de méditation de pleine conscience et essaie ensuite de travailler mes cinq sens jusqu’au soir. Toute ma vie en entreprise, on m’a appris à avaler mon repas, à marcher dans la rue pour rejoindre mon but le plus vite possible. Maintenant, au contraire, je m’évertue à goûter les saveurs, à observer ce qui se passe autour de moi et à être pleinement à ce que je fais. Toutes ces démarches sont de la pleine conscience. Avec tous ces petits exercices quotidiens, je sens une transformation : ma prière et ma manière de célébrer la messe ont changé et l’assemblée le ressent.
Patrice Gourrier
Source : La Vie