Qu’ils nous aient émus, frappés, horrifiés, on a tendance à oublier les évènements passés. L’actualité a cette force d’être à la fois égoïste et éphémère. Mais une piqûre de rappel nous ramène à la réalité. Quand l’info se mêle à l’émotion, ce sont bien les lauréats du World Press Photo 2012 qu’il faut remercier. Jusqu’au 21 juin, la galerie Azzedine Alaïa expose les clichés primés de cette 55ème édition. Une année 2011 lourde et sombre. Des révolutions arabes au tsunami au Japon en passant par la tuerie en Norvège. Des clichés qui nous permettent de (re)découvrir, d’apprendre, de comprendre et de ressentir. Comme devant cette mère yéménite réconfortant son fils blessé lors d’une manifestation à Sanaa prise par Samuel Aranda (The New York Times, 1er prix), ou devant le noir et le blanc de Paolo Pellegrini (Magnum), témoin des ravages de Fukushima, ou dans les coulisses de la mode à Dakar par Vincent Boissot (Riva Press). Une sélection pleine de larmes, de bruits et de fureur. En voici un aperçu : des images qui parlent d’elles-mêmes et dont il est nécessaire de se rappeler.