L'étude a suivi 62.261 femmes de l'étude de cohorte Nurses'Health Study II, durant 3 ans, et constate que les personnes ayant déclaré une utilisation régulière de paracétamol ou de l'ibuprofène, soit deux à trois fois par semaine, ou plus, ont un risque accru de perte auditive en fin de vie par rapport aux personnes qui ont pris ces analgésiques moins fréquemment. En 1995, puis chaque 2 ans, les participantes ont reçu un questionnaire portant sur leur utilisation moyenne d'analgésiques, dont l'aspirine, le paracétamol et l'ibuprofène, puis, en 2009, ont reçu un questionnaire sur les problèmes d'audition. Dans leur analyse, les chercheurs ont pris en compte les autres facteurs confondants, comme l'âge, les AVC, l'HTA, le diabète, l'IMC, la consommation d'alcool, le tabagisme, l'apport en folates, vitamines A, B12, potassium et magnésium, l'activité physique…
· Au début de l'étude, 62% et 30% des femmes utilisent respectivement le paracétamol et l'aspirine au moins une fois par semaine.
· Pour l'ibuprofène, l'augmentation du risque atteint dans ce cas 13% (RR : 1,13, IC : 95% de 1,06 à 1,19) et jusqu'à 24% lorsque les analgésiques sont pris sur six jours ou plus par semaine.
· Pour le paracétamol l'augmentation du risque atteint 13% et jusqu'à 21% selon la fréquence d'utilisation.
· Comparativement à l'absence d'utilisation, l'utilisation régulière de ces analgésique augmente le risque auto-déclaré de perte auditive de 34% (RR : 1,34 IC : 95% de 1,15 à 1,56).
· Aucun lien n'a été identifié entre l'utilisation de l'aspirine et de la perte auditive.
Les effets dans d'autres groupes, comme les hommes ou les enfants, n'ont pas été étudiés, la perte auditive a été auto-déclarée et n'a pas donné lieu à des mesures clinques objectives, et, enfin, l'explication biologique de ce lien nécessite elle-aussi, des recherches plus poussées.
Source: American Journal of Epidemiology doi: 10.1093/aje/kws146 online August 29 2012Analgesic Use and the Risk of Hearing Loss in Women (Visuel NHS)