Auteur : Michale Grant
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Prix : 18,90 €
Résumé :
2040.
Noah est un jeune Anglais dont le frère aîné, Alex, est interné dans le QHS d'un hôpital psychiatrique.
Sadie est une riche adolescente Américaine qui assiste à un match de foot et voit le jet privé qui transporte son père et son frère s'écraser sous ses yeux.
Leur vie à tous deux va basculer dès l'instant qu'ils sont touchés par BZRK, l'organisation qui se bat pour préserver la liberté individuelle face au clan des jumeaux Armstrong dont le but est d'uniformiser les consciences pour garantir la paix de l'humanité.
Bienvenue dans la nano-dimension, où des insectes plus petits que le diamètre d'un cheveu, se livrent une guerre sans merci contre la folie, dans le cerveau humain et dans les profondeurs de la chair.
Perdre n'est pas une option envisageable quand on risque la démence...
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HA LA VACHE !
Pardon, mais purée, ce livre décoiffe un max !
Je n'avais jamais entendu parler de ce bouquin avant, et à part la couverture sympa et le fait qu'il y ai une citation hyper enthousiaste de Stephen King au dos, quand j'ai reçu les épreuves de Gallimard, j'me suis surtout dis 'Meh, pourquoi quoi".
Et en fait, en le lisant, j'me retrouvais comme dans des montagnes russes, le cheveux hirsute, l'oeil exorbité et larmoyant sous la tension, les muscles tendus et crispés, la mâchoire serrée.
Le résumé est pas mal, mais à première vue, je trouve qu'il fait surtout penser au genre d'histoire à la Spy Kids. Des jeunes se retrouvent avec une mission très importante sur les bras, coachés par une incroyable organisation ultra-secrète.
Waaaah, ça donne hyper méga envie quand on a passé 20 ans, hein ?
Sauf que non ! ma p'tite dame, c'est pas tout à fait ça. Enfin si, mais non. Un peu, mais pas vraiment. Ha ben ça va être coton tiens.
Donc oui, la base, on va dire que c'est bien ça. Mais on n'est pas dans un Disney, et ici, c'est violent, c'est cru, c'est hard, ça fait mal, c'est pas propre, ça claque.
Déjà, rien que les deux scènes qui présentent Noah et Sadie.
Noah dans un hôpital psychiatrique pour y voir son grand frère interné. Rien que cette scène, dès la toute première page, m'a mise mal à l'aise de par le côté cru et réaliste de ses descriptions.
Pareil pour la scène de Sadie, où l'on se lie d'abord avec son père et son frère, devisant gaiement dans un jet, avant que celui-ci ne s'écrase brutalement dans un stade, tuant des centaines de personnes.
Et rien ne nous est épargné. RIEN.
Le sang, la chair, les os, les hurlements, la panique, la peur.
Une scène extrêmement dure à lire, qui annonce la couleur du reste de l'histoire
Rien ne nous est épargné. Le ton est donné.
Bon, je vous résume vite fait histoire que vous visualisiez quand même le background du bouquin.
Un milliardaire a inventé des nanobots absolument incroyables, reproduits grâce à de l'adn et pouvant être commandés par le donneur d'adn.
C'est pas clair ? Hmm ... Imaginez que vous donniez un peu de sang, on en crée un nanobot organique, et c'est une partie indépendante de vous, que vous pouvez contrôlez par l'esprit.
Vous imaginez mieux ? Et bien cet homme a créé ce procédé pour la médecine, mais c'est quelque chose d'illégal, car tombant entre de mauvaises mains, ces créatures seraient capable de s'introduire dans n'importe quel être humain pour le contrôler.
Flippant, n'est-ce pas.
Nous avons donc, d'un côté, une organisation qui a reproduit cette technologie et veut s'en servir pour mettre la main sur les grandes puissances mondiales, et de l'autre, l'équipe venant de ce milliardaire et qui doit tout faire, TOUT, pour stopper l'organisation ennemie.
Et c'est tout simplement à couper le souffle.
Non seulement tout va à 100 à l'heure, il y a de l'action quasi non-stop et on a un parfait mélange entre combats et machinations, mais il y a, pour moi, le vrai, gros intérêt du livre : le corps humain.
Car qui dit nanorobots, dit balades dans le monde de l'infiniment petit. Et bon, même si je ne me passionne pas spécialement pour la médecine et la science (même si celle-ci ne cessera jamais de m'étonner), je dois bien avouer que j'ai été absolument bluffée par les descriptions du corps humain en ultra-gros plan.
C'est tout simplement fascinant, et l'auteur est tellement bon, a une écriture tellement visuelle, que l'on voyait sans aucun effort tout ce qu'il voulait nous faire voir.
Comment c'est un oeil quand on peut se balader dessus ? Á quoi ressemble l'intérieur des oreilles quand on est 10 fois plus petit qu'une puce ? Et je ne vous parle pas du cerveau ou simplement de la peau et ses poils !
C'est jubilatoire et c'est un pur plaisir d'avoir cette vision si précise de certaines scènes et décors !
Un autre aspect qui m'a pas mal déstabilisée mais que j'ai a-do-ré, c'est la violence (vous finissez par me connaître, maintenant) omniprésente. Que ce soit dans les dialogues (moi qui parle de façon très vulgaire, j'admets m'être reconnue dans certaines discussion, haha !), dans certains personnages, leurs réactions ou encore dans pas mal de scènes.
C'est étonnant d'en trouver autant dans un livre étiqueté jeunesse, et pourtant, j'ai un peu envie de dire que l'adolescence est une période pleine de violence, aussi bien internes qu'extérieures.
J'ai juste l'impression que l'auteur ne prend pas son public pour des cons, et il n'essaye à aucun moment d'adoucir son propos ou d'infantiliser ses lecteurs.
C'est tout à son honneur, et à aucun moment j'ai eu l'impression de lire quelque chose qui était destiné à bien plus jeune que moi. Franchement, bravo, j'ai trouvé ça génial !
Je pourrais encore en parler longtemps de ce bouquin, tellement il est décoiffant, intelligent, vif, brillant, original, bien écrit, réaliste et qu'il prend aux tripes.
J'ai été bousculée, choquée, amusée, émue et désarçonnée. Pas mal, non, pour un livre jeunesse ?
Je ne peux que vous conseiller de sauter dessus dès sa sortie, ce 20 septembre. Une grosse claque bourrée d'émotions.
Mille mercis à Gallimard Jeunesse pour cette lecture choc de très grande qualité.