En théorie, la démocratie se fonde sur un pouvoir politique, un contre-pouvoir médiatique et l'opinion publique. Ce livre, L' « évidence » du discours néolibéral – Analyse dans la presse écrite de Thierry Guilbert, (éditions du croquant, collection savoir/agir) analyse linguistique les éditoriaux de journaux nationaux écrits lors de moments de crises (lors du CPE, lors de réformes des retraites...), tend à montrer que ce « contre-pouvoir » sert en réalité le même discours néolibéral, s'aligne sur les discours politiques propres à l'économie de marché, déforme et forme l'opinion publique par des stratégies langagières.
Le véritable en jeu de cette forme de présentation médiatique du discours néolibéral est donc de parvenir à imposer dans les esprits l'impossibilité de contester les « réformes », l'impossibilité de penser une alternative à la doctrine néolibérale, c'est-à-dire imposer son incontestabilité ou, plus simplement, son « évidence ». (p. 131)
Nos « dirigeants » ont fini par croire en l'évidence du discours libéral : pour eux, ce discours ne représente pas la réalité, il est la réalité. (p. 133)