[Critique] DREDD

Par Onrembobine @OnRembobinefr

L’Étrange Festival 2012

Titre original : Dredd

Note:
Origine : États-Unis/Angleterre/Inde
Réalisateur : Pete Travis
Distribution : Karl Urban, Olivia Thirlby, Lena Headey, Rakie Ayola, Wood Harris, Domhnall Gleeson, Warrick Grier, Jason Cope…
Genre : Science-Fiction/Action/Adaptation
Date de sortie : Indéterminée

Le Pitch :
Près de 800 millions de personnes vivent à Mega City One, l’immense amas de béton qui constitue le seul lieu viable dans le désert aride et sans pitié, que sont devenus les États-Unis. Dévorée par le chômage et gangrénée par une criminalité de plus en plus violente, la ville a trouvé le moyen de lutter contre le crime : des juges sur-entrainés et sur-équipés cumulant les fonctions de jurés, de juges et de bourreaux.
Dreed, l’un des plus efficaces d’entre-eux, se retrouve avec une nouvelle recrue télépathe qu’il doit évaluer sur le terrain. Mais dès le début de la journée, un évènement imprévu se produit…

La Critique :
Bien que la première version de Judge Dredd, avec Stallone n’était pas vraiment ce que l’on pouvait appeler une « réussite » (c’est pas pour cela que je ne l’aime pas d’ailleurs…), cette relecture était très attendue par le public. Hélas, le film ne tient pas toutes ses promesses et oscille entre le bon et le surfait. Commençons donc par le positif.
Les décors tout d’abord, sont vraiment réussis et très en lien avec l’univers graphique de la BD originale. Bétonnée, sombre et crasseuse, la mégalopole est particulièrement bien représentée et l’atmosphère oppressante s’en trouve sublimée.
Les effets-spéciaux, eux, trouvent leur plus belle illustration lors des passages où les junkies se shootent avec la nouvelle drogue destructrice appelé « Slo Mo ».
Encore plus forte que le célèbre « Nuke » de RoboCop 2, elle met les junkies dans un état second, où ils perçoivent la réalité qui les entourent ralentie à l’extrême. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais à l’écran, ça a vraiment de la gueule.
Les gun fights sont largement à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre et aucune scène d’action n’est décevante, Dredd se la donne tout au long du film pour notre plus grand plaisir ! On ne s’ennuie pas vraiment pendant qu’il multiplie les phrases chocs et ce malgré la maigreur du scénario… Un simple prétexte aux bastonnades, aux bourres-pifs et aux répliques fatales.

Niveau points faibles, ce nouveau Dredd souffre tout d’abord de la présence de Lena Headey, qui interprète Ma Ma, la super méchante. Pas forcément mauvaise dans ses rôles précédents, elle brille ici par sa nullité et offre une performance en complet décalage avec la dangereuse psychopathe qu’elle est censée incarner. Je ne peux m’empêcher de faire du coup un parallèle entre la famille de dégénérés/illuminés/cannibales qu’affrontait Stallone dans la précédente version… Ils étaient tout de même un peu plus charismatiques.
Karl Urban assure pas trop mal, mais en fait vraiment des caisses avec un jeu de lèvres directement emprunté à Sly et une voix d’outre-tombe forcée, qui apparait « too much » justement parce qu’elle est pas du tout naturelle.
En essayant de se la jouer « Super Badass », Carl loupe le coche de peu et finit par agacer en ratant certaines de ses moments de gloire. Certainement obsédé par l’idée de bien faire, le gus manque encore de personnalité pour imposer sa patte et son style. Ne soyons pas trop méchant avec lui quand même, car à côté de la performance de Headey, il est impérial et touche les cieux.
Incarnant la « Rookie » de Dredd, la jeune Olivia Thirlby arrive, en jouant la fragile guerrière mutante, à offrir un bon support aux viriles déconnades de son coéquipier.

Mais là où le film est timoré, c’est particulièrement au niveau de la violence. Au départ, on est tenté de croire que le film va être super bourrin, bien réac et peut-être même subversif. Hélas, à plusieurs moments, on voit bien que le réalisateur ne souhaite pas aller trop loin et du coup se cache derrière quelques effets éculés. Des effets qui ne tromperont pas les fans hardcore : Dredd ne sera pas la folie que l’on pouvait espérer.
Le film se balance donc entre les bons moments et les « mouaifs » offrant donc du coup un spectacle en dilettante, éloigné de ce que l’on pouvait attendre de ce film… « Sad but true ».

@ Pamalach

Crédits photos : DNA Films