Les derniers jours d'un écrivain en Russie, le comte Léon Tolstoï, à l'époque où il doit affronter la célébrité et la richesse à une époque de sa vie dévouée au matérialisme...
Sortie le 18 septembre 2012
Le film :
Voici donc Tolstoï au cœur d’une idéologie, d’un mouvement qui veut que les hommes soient tous frères, égaux et libérés des atteintes superficielles de l’existence. Je résume bien évidemment une démarche qui le conduira à offrir à son peuple tous ses droits d’auteur.
C’est l’objectif du fidèle disciple Chertkov qui tente de convaincre le grand Tolstoï de modifier son testament. Son épouse Sofya Andreïevna, qui lui a dédié toute sa vie, s’y oppose vigoureusement.
Le réalisateur cadre parfaitement, et c’est ce qu’il fait le mieux, cet affrontement haineux au cœur d’un environnement paisible, quasi paradisiaque. Là où le nouveau secrétaire de Tolstoï (James McAvoy ) débarque en toute quiétude.
Jeune, idéaliste, plein de fougue et de passion pour l’œuvre de son maître, il devient alors le témoin privilégié puis l’arbitre inconfortable de la guerre sans merci que se livrent maintenant le disciple et l’épouse. Une confrontation que la mise en scène de ne restitue pas dans toute sa démesure : elle est d’une platitude confondante, très linéaire et sans réelle inspiration au regard des caractères qui lui font face.
Il y a bien sûr Tolstoï que Christopher Plummer, incarne avec une bonhomie acceptable, mais surtout Helen Mirren, en femme déchue dont le combat pour le respect de ses droits et de sa dignité porte une bonne partie du film. La crainte de se voir destituer au profit d’une idéologie c’est tout l’échec d’une vie. Elle lui a donné treize enfants et a même copié Guerre et Paix à six reprises de ses propres mains.
L’amour qu’elle lui porte connaît tous les stades de la passion : possessif, exclusif, maladif, et Helen Mirren ne faiblit jamais. Ce qui sauve en partie un film qui se satisfait trop des acquis d’une biographie sans jamais lui insuffler sa propre vérité. Ca manque de punch comme dirait ma grand mère.
Mais encore
Tolstoï, le dernier automne est l’adaptation du best seller de Jay Parini, « The Last Station », titre de la version originale du film.
Les rôles de Sofya Andreïevna et Léon Tolstoï, finalement joués par Helen Mirren et Christopher Plummer, devaient initialement revenir à Meryl Streep et Anthony Hopkins. Ce dernier avait fait l’acquisition des droits d’auteur du roman.
Helen Mirren, l’épouse de Tolstoï, a immédiatement été attirée par le personnage, en partie en raison de ses origines. « C’est dans mon sang. Mon arrière-grand-mère était une comtesse russe. Un côté de ma famille est lié à l’aristocratie russe alors que l’autre, anglais, est ancré dans la classe ouvrière tant et si bien que j’incarne une parfaite contradiction ».
Les descendants de la famille Tolstoï, ont collaboré à la réalisation de ce biopic sur leurs ancêtres. Le résultat final leur a plu.
On peut entendre à un certain moment du film un enregistrement du fameux opéra Madame Butterfly. Cependant, l’action se déroule en 1910 et l’opéra a été enregistré pour la toute première fois en 1909. Le fait qu’on puisse l’écouter si tôt en pleine campagne russe paraît donc improbable.