Présentation de l'éditeur: Trevor, un professeur américain qui vient d’emménager à Paris, découvre dans son bureau une vieille boîte remplie de lettres d’amour, de photos jaunies, et de souvenirs: des gants, des pièces de monnaie, un mouchoir en dentelle… Tous racontent la vie de Louise Brunet, une Française ayant vécu au13, rue Thérèse pendant la Grande Guerre. L'universitaire commence à reconstituer l'histoire de la jeune femme: son amour indomptable pour son cousin mort au combat, son mariage de convenance avec un homme travaillant pour son père, et sa liaison avec un voisin. Mais alors que Trevor tombe peu à peu amoureux de la charmante et fougueuse Louise, une autre Française, bien vivante celle-là, compte bien le séduire et le garder près d'elle. Le temps passe, la passion demeure.
Mon avis: L’histoire racontée ici se déroule entre le Paris d'aujourd’hui et celui de la Grande Guerre. Deux époques qui se mêlent autour d’un objet trouvé par le personnage principal, une vieille boîte remplie d’objets et de lettres ayant appartenu à une femme au destin singulier.C’est étrange: ce roman, en grande partie épistolaire, m’a tout de suite fait penser à ces sujets de rédaction d’autrefois dont l’intitulé aurait pu être : Vous découvrez un jour, dans votre grenier, une boîte de lettres très anciennes, avec quelques photographies et autres objets symboliques datant pour la plupart de la première guerre mondiale et adressées à une certaine Louise Brunet habitant à Paris, au 13, rue Thérèse. Racontez.L’imagination de la romancière américaine s’est enflammée autour de ce thèmeau point de créer l’illusion de la réalité. Les échanges de lettres sont émaillés de photographiesmontrant les hommesdans les tranchées, les objetsfétiches qu’on ne quitte jamais et des reproductions de lettres reçues.Le montage est habile qui vise avant tout à nous faire croire à la réalité des faits et je suis tombée dans le panneau, heureusement parce que, en lectrice avertie, je sais que c’est encore la meilleure façon d’éprouver du plaisir pendant sa lecture. Comme les enfants écoutant les contes, il faut s’identifier à l’un des personnages et le mettre en garde quand il le faut, le pousser à agir quand il hésite, bref jouer le jeu en somme! L’esprit critique viendra après, toujours bien assez tôt!
J’ai été Louise longtemps, la petite cousine adorée, la fiancée douloureuse, la femme mariée mais stérile, la musicienne aimée en secret, la pénitente scandaleuse et enfin l’amante passionnée et sensuelle du trop beau voisin.Rien ne laisse indifférent dans cette vie de femme qui ne se dévoile qu’à travers les autres. L’auteur sait surprendre et déstabiliser son lecteur trop sûr de ses impressions! Le point noirpour moi a étél’encadrement de cette fiction par celle de Trevor Stratton, l’universitaire traducteur qui découvredans son bureau la boîte pleine de souvenirs et qui décide d’enquêter. Derrière lui encore se cache sa secrétaire, Josianne. Mais que faut-il comprendre ? Trevor a perdu la tête?La Louise Brunet dépeinte à l’intérieur est fictive. La vraie a disparu à jamais. Pourtant, elle m’a offert les étoiles. J’ai simplement dessiné les constellations. (Postface de l’auteur)L'auteur:Elena Mauli Shapiro est née et a grandi à Paris, dans un appartement situé juste en-dessous de celui de l'héroïne de son roman, Louise Brunet. Elle a réellement trouvé la boîte mystérieuse où celle-ci conservait ses souvenirs. Les objets et lettres qu'elle y a dénichés ont enchanté son imagination.13, rue Thérèse, Elena Mauli Shapiro(Michel Lafon, septembre 2012, 303 pages) Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valérie Bourgeois(A paraître le 20 septembre)