Cinéma Excentris. Montréal. Dès le 21 septembre
Faust
Réalisé par Alexandr Sokurov
Avec Johannes Zeiler (Faust), Anton Adasinskiy, Isolda Dychauk (Margarete), Georg Friedrich, Hanna Schygulla
Un Faust de plus. Il y a 37 films de recensés sur Internet Movie Database sans compter les comédies musicales, les opéras et les productions tréâtrales. N'en jetez plus, la cour est pleine et le pilon ne dérougit pas tant il y a de "merdes" dans cet inventaire. Donc, un thème abondamment ressassé depuis un siècle.
Alors beaucoup d'attente face à ce nouveau Faust. Qu'est-ce que Sokurov nous réservait en revisitant, une fois de plus, ce grand mythe germanique?
D'abord une grande oeuvre cinématographique...pour cinéphile. Permettez-moi d'abord de vous dire que la narration de l'histoire me perdait quelquefois dans ses méandres mais l'image - les images - vous tiennent au bout du siège. Costumes, décors, lumière contribuent également à cette prouesse esthétique. À la caméra, Bruno Delbonnel déjà connu pour Le fabuleux destin d'Amélie Poulain et Harry Potter et le prince de sang-mêlé, entre autres, fait un travail gigantesque.
"C’est simple, de Bosch à Bruegel, de Vermeer à Rembrandt, du Greco à Giotto, c’est comme si toutes les toiles de L’Arche russe s’étaient enfuies du musée de l’Ermitage pour reprendre leur place dans la nature." (Les Inrocks). Ajoutez à cela cette image (Marguerite) qui vient crever l'écran comme un éclair dans la 3ème partie du flm et vous saurez que vous assistez à une des grandes oeuvres esthétiques de l'histoire du cinéma.
Marguerite brûle la toilePeinture ou image cinématographique?
Ce Faust, plongé au coeur du Moyen âge, est sombre; il n'évite pas de fréquenter à quelques occasions la dimension "gore" (la dissection d'un cadavre dans un laboratoire du moyen âge lors la séquence d'entrée du film est carrément repoussante)
Faust est le 4ème élément de la tétralogie que Sokurov a consacré à des figures "noires" du 20ème siècle : Hitler dans Moloch (1999), Lénine dans Taurus (2000) et l'empereur Hirohito dans Le Soleil (2005).