C’est un coup dur pour les plus ardents défenseurs de l’idée européenne : interrogés par l’Ifop pour le Figaro, dans le cadre d’une intention de vote 20 ans après, une large majorité de Français (64%) voterait non au référendum de Maastricht si c’était à refaire. En 1992, lors du référendum le Oui l’avait emporté avec 51% des suffrages.
La quasi-totalité des catégories de population étudiées par ce sondage aurait rejeté le référendum, seuls les plus de 65 ans, et les sympathisants UMP et Modem se montrant favorables. Même les convaincus d’hier semblent aujourd’hui douter: seuls 74% des électeurs du Oui en 2005 et 65% de ceux qui perçoivent l’intérêt pour la France d’appartenir à l’UE voteraient pour le référendum, montrant qu’un doute s’est immiscé dans la tête de ceux qui défendent les projets européens.
Ce qui frappe enfin à la lecture de l’ensemble des résultats de ce sondage, ce sont les différences de perceptions entre les plus âgés et le reste de la population. Les plus de 65 ans (nés avant 1947) sont aujourd’hui les seuls à soutenir vraiment l’intégration européenne et son intérêt pour la France. Le clivage historique est net entre ceux qui ont connu, même très jeunes, la guerre de 39-45 et ceux qui ne voient l’Europe qu’à travers la succession des crises de l’ère capitaliste moderne.