Alors c’est de la prose typographique, il n’y a pas de doute, mais la syntaxe,
demander si la prose a une syntaxe différente, à quoi vous reconnaissez la
syntaxe d’une phrase, et si c’est une prose sans phrases, je ne vois pas la
phrase au même endroit, sans savoir où commence, où finit, acaba une phrase, et ici informe, j’ai mis un point, et sans le
mettre jamais, avance, avance sans procédé, avec virgules, d’une virgule à une
autre virgule, si vous supprimiez ce qui pousse par terre entre les mots dans
l’herbe, des herbages, des pages de pré, vous marchez dans l’herbe, je marche
en ville vous voyez bien que c’est une végétation artificielle, non, les
virgules sont botaniques et naturelles, parlons, monsieur, de votre nature
comme de vos vaches et de vos éleveurs et de tout ce que les yeux de monsieur
ne voient pas, si peu, si peu que nous sommes consternés, stupéfaits, désolés,
où vais-je vous situer, c’est très simple, c’est plus simple, nous n’irons pas
au delà, sur la simplicité rien à dire, ni sur l’herbe et la virgule la
figurant, alors c’est toujours la même herbe, la même terre, le même climat, la
même température, la même heure de la journée à quoi se reconnaît un écrivain,
par exemple vous ne direz pas de lui qu’il est courageux, si c’est par
l’écriture, une écriture n’est pas courageuse, ni vertueuse ni héroïque ni
morale, cette écriture existe, sonne juste, est vivante, on reconnaît un
écrivain à ce qu’il arrive à dire, à la distance, la bonne distance des choses
et des personnes qui lui permet d’écrire, lisez encore un peu, vous lisez très
vite, le cheval de Margó galope.
épisodes précédents : 1
(avec présentation du feuilleton), 2,
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9,
prochain épisode mercredi 19 septembre 2012
Poezibao rappelle que les éditions
Les Petits Matins ont publié il y a quelques mois 478 Jours naturels (16,25€) et en
2010 un premier ensemble extrait des cahiers de Bernard Collin, Vingt-deux lignes cahier 100
(12€)