Synopsis : Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont russes et vivent clandestinement
en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute
les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le
fils sont séparés. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle
fera tout pour retrouver son fils mais n'échappera pas pour autant aux
menaces d'expulsion.
Je ne sais pas comment j'ai pu passer à côté de ce film à sa sortie, c'est une rediffusion à la télé qui a attiré mon attention et m'a donné envie de le voir. Car c'est bien le genre de film qui ne me laisse pas indifférente.
Mais je ne m'attendais pas à ça. Je ne m'attendais pas à ce coup de poing dans les tripes, je n'ai pas vu venir la colère et les larmes.
Anne Coesens est tellement touchante dans son combat pour obtenir des papiers, pour offrir une vie décente à son fils, pour obtenir le statut de réfugié politique. Après 8 années à travailler en Belgique avec de faux-papiers, à se fondre dans la masse, à raser les murs, Tania se fait arrêter par la police un jour où elle relâche l'attention. Peut-être le seul jour en 8 ans où elle se permet d'être elle-même. Aucun droit à l'erreur, direction le centre de rétention.
Le centre de rétention n'est pas une prison, enfin pas vraiment. Car on ne peut pas en sortir et on se retrouve dans ce no man's land à attendre que la justice décide de te donner des papiers ou de te renvoyer dans ton pays. Au début, des amitiés qui naissent, l'espoir qui revient. Et puis en fait, non, c'est l'enfer, juste l'enfer.
Je n'en dirai pas plus, je préfère laisser à chacun la liberté de regarder la fin et d'en tirer les conclusions qui s'imposent.
Et je repense à ce qui est arrivé près de chez moi, à l'immense élan de solidarité qui a permis à Guilherme Hauka-Azanga de ne pas être expulsé en Angola, mais qui continue de vivre dans la clandestinité. Je pense à cet homme qui a été obligé de couvrir son corps de ses propres excréments pour qu'on refuse de l'embarquer dans un avion.
N'oublions pas que nous sommes tous des êtres humains, n'oublions pas que ceux qui fuient leur pays ne le font pas pour profiter du système d'un autre. Personne ne se déracine par plaisir, par appât du gain ou pour voler le pain des autres. Personne. Et je sais de quoi je parle.