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Je viens du Nord...

Publié le 17 septembre 2012 par Kakidu92 @Kakidu92
... et par tous les chemins, j'y reviens!
Ok, je vais arrêter cette vilaine manie de commencer mes billets par des parodies de chansons totalement désuètes, promis! Mais j'sais pas quand, par contre... Bref!
Je viens du Nord. En fait, c'est même pas vrai. Je suis une vraie parisienne, née le 10 juillet 1976 à 12h pétantes dans une clinique du 14è arrondissement de Paris. Mon père vient du Nord, mes grands-parents paternels, toute ma famille paternelle finalement... Mes racines sont donc un peu de là-bas.
Il y a plein de clichés sur le Nord, les Ch'tis qu'on fait souvent passer pour des boit sans soif un peu benêts sur les bords, il n'en ai rien mais j'ai arrêté de me battre contre des moulins à vent. Les gens du Nord ont le coeur sur la main, la générosité dans les gènes, le sourire en bandoulière et la gentillesse à toutes épreuves (à une exception près à ma connaissance, c'est la fameux adage "l'exception qui confirme la règle" sans doute).
J'ai donc passé énormément de temps dans cette région, pratiquement toutes les vacances scolaires, même mon année de 4è alors les mines, c'est un peu une madeleine, les terrils pour être exacte et je garde un souvenir particulier pour nos dimanches à la Mare à Goriaux (mare aux cochons en patois ^^).
Je viens du Nord...
Fin août, mon papounet d'amour nous a emmenés l'Ingrat et moi, sur les pas dans anciens miniers au Centre Historique Minier installé sur la fosse Delloye à Lewarde. Il s'agit du plus grand musée du genre où pas moins de 150 000 visiteurs viennent comprendre et rendre hommages à nos mineurs de fond.
La fosse Delloye a entièrement reconstitué la mine à l'identique, poussant le sens du détail à reconstituer les bureaux de l'ingénieur ou la salle des lampes, sans oublier l'impressionnante "Salle des pendus" qui était en fait les vestiaires des mineurs et qui doit son noms au système (plutôt ingénieux) qui permettait de sécuriser les effets de chacun.
Je viens du Nord...
Je viens du Nord...
C'est au début des années 90 que les sociétés d'exploitations des mines ferment le dernier site encore en activité, mettant un point final à une aventure commencé à Anzin en 1720. Le bassin minier s'étend de Valenciennes à Bruay en passant par Douai ou encore Béthune sur une longueur d'environ 120 km et au total ce seront pas moins de 2 milliards de tonnes de charbons qui seront extraites de ces fosses.
La fosse Delloye, elle commence son activité en 1931, atteint une record historique en sortant en 1963, 440 000 tonnes de charbon sur son site mais faute de rentabilité, elle sera fermée en 1971. Elle sera pourtant choisie dès 1973 pour devenir un musée à la mémoire de cette époque.
Je viens du Nord...Mes mineurs à moi...
La visite est guidée et nous empruntons la passerelle du personnel pour nous rendre au moulinage et au triage où les femmes et les galibots (les enfants) triaient le charbon.
Je viens du Nord...
Puis vient l'heure de la descente dans les galeries d'extraction et nous suivons au fil de la visite, les différentes évolutions des techniques et des conditions de travail de nos mineurs entre 1720 et 1990. Les machines sont remises en route pour de brèves secondes recréant l'enfer sonore dans les entrailles de notre Terre.
Je viens du Nord...
Je viens du Nord...
Je viens du Nord...
Une fois remontés à la surface, nous nous dirigeons vers l'exposition permanente où est recrée l'intérieur d'une maison de mineur, des ustensiles qui me rappellent ceux utilisés par ma grand-mère comme ce poêle à charbon, la bassine en étain où elle me lavait gamine ou encore ce moule à gaufres avec lequel mon grand-père nous régalait mes cousins et moi...
Je viens du Nord...
Je viens du Nord...
Je viens du Nord...
J'ai été fasciné par cette exposition, les conditions de travail étaient particulièrement difficiles et pourtant les mineurs étaient fiers de ce qu'ils faisaient pour eux et leurs familles. Même si les sociétés d'exploitations minières s'en sont mis pleins les fouilles sur le dos (sens propre) de ces hommes, ils avaient (pour l'époque) des avantages considérables.
Il y a avait bien évidement les célèbres corons, des quartiers d'habitations mitoyennes, étroites le plus souvent avec un étage et une cour/jardinet sur l'arrière qui permettaient aux familles de vivre dans un lieu salubre et chauffé. Il y a l'école domestique pour les filles, des centres de vacances dans le sud pour la seule semaine de congés de l'année, une coopérative ou encore un suivi médical, le tout financé par les diverses sociétés de mines...
Je viens du Nord...
Je viens du Nord...
Bref, si tu as l'occasion d'être dans la région, ça vaut vraiment le coup de prendre le temps de le remonter pour quelques heures.
Si tu veux voir plus de photos, l'album est sur Facebook sous le titre Mine de Lewarde.

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