The XX - Coexist
Le 11 septembre 2012 sortira le deuxième album des XX, Coexist. Quelques titres balancés sur la toile, un passage convaincant/décevant par la route du rock et vous allez bientôt pouvoir ranger l’album à la croix sur fond blanc à côté de celui à la croix sur fond noir. Volontairement je n’ai lu que peu de choses sur cette sortie très médiatisée. Je voulais me faire un avis tout seul comme un grand, quitte à dire des conneries. Je me suis donc retiré du monde à plusieurs reprises avec des litres de café et quelques cartouches de clopes. Et j’ai écouté.
Constat, c’est ce qui frappe à première écoute, on est en terrain connu. Ceux qui ont aimé des titres comme Crystalized ou VCR ne seront pas
déçus. Même ambiance ouatée, sensuelle, synthétique. Les deux voix, qui constituent selon moi un élément majeur de leur musique, dialoguent, s’entrelacent toujours à merveille. Et derrière, à
quelques nuances près, ce même minimalisme, ce beat hypnotique, les nappes de claviers et la guitare claire qui danse sur deux trois accords. Rien à dire, Jamie Smith tape m'en cinq.
Bon, vous voyez, vous l’entendez déjà. Et que l’absence de surprise ne constitue pas un argument pour faire l’impasse sur Coexist. Parce qu’après tout, je n’ai parlé que de forme. Il eût été étonnant de découvrir un virage funk avec grosses trompettes ou une reprise de Desireless (quoique… Soap & Skin nous a bien fait le coup magistralement…) L’important, vous en conviendrez, c’est de savoir si avec tout ça, les XX sont parvenus à faire des chansons. Et la réponse est oui. D’ailleurs à ce titre, je trouve l’album plus harmonieux, plus équilibré, mais aussi plus riche que le premier. S’il semble plus difficile d’isoler un tube ( bien que Tides soit diablement efficace) l’album se conçoit comme un ensemble, que l’on n’écoutera pas forcément à n’importe quel moment. Coexist, c’est plutôt l’album qu’on écoute de nuit, avec tout ce qui vous tombe sous la main pour masser votre hypophyse dans le sens de la glande. Vous confondrez peut-être les morceaux, vous ne serez peut-être pas toujours très attentifs, mais essayez d’arrêter le disque pour voir : ca fait comme un gros vide. Comme regarder Gene kelly sans le son.
Les XX viennent de livrer un grand album de pop neurasthénique. Et ce qui est bien, c'est qu'on est même pas obligé d’aller mal pour l’apprécier. Mais ça aide.
Pour vous faire une idée, c'est par là :