Dans mon village, on ne trouve pas de comté de 24 mois, mais tu peux acheter du kadaïf autant que tu veux (et puis une pâte feuilletée turque sans matière grasse, va falloir que j'essaie, ça m'intrigue...). Il faut croire qu'il doit y avoir une communauté moyen-orientale à Saint-Léonard, parce que ce ne doit pas être madame Michu qui achète ça.
J'avais adoré mes premières expériences avec ce produit (voir ICI). J'en ai donc acheté un paquet qui devrait me durer au moins deux ou trois ans. Restait à trouver un truc sympa à "emballer" avec. Je me penche donc au-dessus du rayon "fruits de la mer surgelés" de mon supermarché local à la recherche d'inspiration. Les queues de langouste me tentaient bien, mais bon, je fais attention à mon budget en ce moment. Les gambas me semblaient trop petites vu que je n'aime que les "géantes" (oui, je sais, elles sont presque aussi cher que les langoustes...). Et vl'à-t-y pas que je vois des espèces de boudin allongés appelés soles tropicales. J'entends déjà les puristes se la jouer Jean-Pierre Coffe avant qu'il ne vire sa cuti pour Leader Price : "Mais c'est de la m..., les soles tropicales !!!". Oui, je sais (plutôt j'ai entendu dire, car je n'en avais jamais mangé jusqu'à maintenant), mais vu le traitement que je vais leur faire subir, on ne s'en rendra même pas compte.
Il se trouve que le même supermarché propose des mangues à un prix imbattable (1.80 € les deux). Les mangues, je m'y connais plus qu'en sole tropicale : je sais quand elles sont bonnes. Et là, c'est de la balle. Mûres à point, ni trop fermes, ni trop molles. Je vais me régaler.
A peine rentré à la maison, je sors deux "boudins" de sole tropicale pour les dégeler et met le reste au congélateur. J'épluche mes mangues, en découpe quelques tranchettes pour farcir mes soles, et conserve le reste pour le coulis.
Je fais réduire au 3/4 25 cl de jus d'orange. J'en verse la moitié encore bouillante dans un mixer avec mes mangues. J'ajoute 3 cl de balsamique blanc, 1 cuiller à café de pâte de yuzu, et environ 20 g de sucre roux (et puis une belle pincée de sel). Le coulis est fait.
Je fais réduire encore plus mon 3/8 de jus restant (tout le monde suit ?) jusqu'à ce qu'il devienne sirupeux. Je lui ajoute alors 20 g de beurre et un trait de sauce soja.
Je fais une grande incision tout le long de mes filets avec mon nouveau couteau japonais. Je peinturlure l'intérieur avec le glacis que je viens de faire. Et j'y place mes tranchettes de mangue avant de refermer.
Je défais l'écheveau compact de kadaïf pour prélever ce dont j'ai besoin. Le démèle le mieux possible. Et l'enroule autour de mes filets. Puis je les peinturle aussi avec mon glacis (pas trop, car il y a un gros risque de ramollissement).
Et, enfin, je place délicatement mes soles kadaïfées sur une plaque recouverte d'une feuille silicone et les enfourne à 200° pour 15 mn (j'avais pensé 10 au départ, mais ça n'a pas suffi).
Ca laisse tout le temps de placer le coulis dans un plat, et de disposer les jeunes pousses (de la coriandre fraîche pourrait être sympa, aussi).
Bon, ca y est, c'est doré et croustillant. Je place un filet dans mon plat. Prend quelques photos. Et je goûte. Verdict ? C'est BON ! Voire très bon. C'est moelleux et croustillant, bien parfumé. Rien à redire. Comme quoi, il n'y a pas de mauvais produits. Seulement de mauvais cuisiniers ;-)
J'ai depuis quelques jours au frigo un Riesling Vieilles Vignes 2011 de Laurent Barth. Vu son côté "agrume confit/yuzu", son gras et sa fraîcheur, il devrait aller très bien avec. Je m'en verse un verre généreux, prend un bonne fourchetée de sole, une gorgée de riesling. Bingo, la sole a trouvé son partner dès cette première et brève rencontre. C'est bô, la vie, non ?
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