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Sonya la Rousse

Par Katchoo86

Sonya la RousseSi Red Sonja fait partie de ces héroïnes si chères aux amateurs d’Heroic Fantasy et de littérature fantastique, ce n’est pas (uniquement) pour son improbable mais magnifique accoutrement en cotte de mailles. Non, la belle a bien d’autres atouts, à commencer par le fait qu’elle fut créée par le maître du genre en personne Robert E. Howard en 1934, dans les pages de The Magic Carpet Magazine plus exactement dans une nouvelle intitulée The Shadow of the Vulture (Sonya la Rouge). Elle est alors une femme mystérieuse vivant au 16eme siècle qui participe à la défense de Vienne assiégée par l’armée turque de Soliman le Magnifique.
Il faudra attendre 1973 pour qu’elle soit transposée dans l’univers d’un autre héros d’Howard, Conan Le Barbare dont Marvel publie les aventures depuis trois ans. C’est en effet Roy Thomas qui suggère à Stan Lee de transposer les aventures du Cimmérien en bande dessinée.
Dans Conan the Barbarian #23 dessiné par Barry Windsor-Smith, le barbare ne doit son salut que par l’intervention de l’armée de Pah-Dishah, dirigée par une fougueuse rousse répondant au nom de Red Sonja. Les deux guerriers vont rapidement sympathiser et leur destin se croiser à deux nombreuses reprises.

Sonya la Rousse

Mais qui diantre est Red Sonja ? Ses origines sont décrites par Roy Thomas dans Kull and the Barbarians #3 dans le récit The day of the sword en septembre 1975.
Red Sonja vivait avec sa famille dans une humble maison des steppes de l’ouest d’Hyrkania. Alors qu’elle venait d’avoir 17 ans, un groupe de mercenaires cruels tua ses parents et ses deux jeunes frères, brûla leur maison et tous leur biens. Elle survécut au prix de sa virginité, étant brutalement violée par le chef du groupe, la laissant perdue et désemparée. Entendant son cri de vengeance, Scathach la déesse rouge lui apparut et lui offrit une capacité surnaturelle pour le combat à l’épée et autres armes, à la condition qu’elle ne couche jamais avec un homme, à moins qu’il ne l’ait vaincue en combat loyal.

A ses débuts, la guerrière ne va pas porter son fameux bikini argenté, elle aura une tenue beaucoup plus conventionnelle (et pratique) constituée d’une vraie cotte de maille…. et d’un short rouge vraisemblablement en cuir. C’est l’artiste espagnol Esteban Maroto qui va soumettre à Roy Thomas une illustration de l’héroïne, celle-ci va tellement lui plaire (on imagine aisément pourquoi) qu’il fera en sorte que Maroto travaille aux côté de Neil Adams sur les premières aventures en solo de l’héroïne, dans Savage Sword of Conan #1. 

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John Buscema reprendra ensuite la même tenue en dessinant l’héroïne dans  Conan the Barbarian #43, 44, et 48 en 1974. La plastique irréprochable de l’héroïne va également être sublimée par l’illustrateur Boris Vallejo et immortaliser le fameux bikini dans ses somptueuses couvertures.

Alors certes, le bikini argenté favorisa grandement à rendre populaire notre guerrière hyrkanienne, mais elle était également considérée par les responsables de Marvel comme une incarnation du féminisme, la belle rivalisant avec les plus grand guerriers et se déclarant fièrement comme l’égale des hommes. C’est d’ailleurs en ces termes que Stan Lee fait référence à Sonya la Rouge dans l’édito du recueil Superhero Women consacré aux héroïnes de la Maison des Idées. Barry Windsor-Smith a également la même vision lorsqu’il illustre Red Sonja pour la première fois dans Conan the Barbarian #23 :“Je voulais une guerrière qui soit capable de battre Conan et qui l’assume complètement, c’était ma vision pour The song of Red Sonja”

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En 1973, l’Academy of Comic Book Arts récompensera de l’Award du Best Individual Story (Dramatic ) le numéro 24 de Conan the Barbarian intitulé The Song of Red Sonja. Elle sera également présente dans un run de 7 numéros dans les pages de Marvel Feature en 1975 où l’artiste Frank Thorne apportera une vision beaucoup plus érotique du personnage au grand désarroi de Barry Windsor-Smith. Celui-ci voyait en effet dans l’approche “bikinesque” de l’hyrkanienne une réelle atteinte à son image.

Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que Sonya ai droit à sa propre série de 1977 à 1979 pour 15 numéros, puis de 1983 à 1986 avec cette fois-ci 13 fascicules (à cette époque le bikini disparaît.)

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C’est l’éditeur Dynamite qui va ensuite reprendre le flambeau en publiant à partir de 2005 une série régulière dont de nombreux artistes reconnus ont pu laisser exprimer sur les couvertures leur vif intérêt pour une vision assez minimaliste du port de la cotte de maille, on citera Alex Ross, Jim Lee, Frank Cho, Greg Horn, Michael Turner, Marc Silvestri,  et bien évidemment notre ami Paul Renaud. L’intérieur quant à lui est dessiné (du moins au début) par Mel Rubi sur une histoire de Michael Avon Oeming. Mais Red Sonja va également se décliner en une multitude de one shot et mini séries, Dynamite allant même jusqu’à republier en couleur ses aventures parues dans Savage Sword of Conan chez Marvel. N’oublions pas non plus le le titre Savage Tales dans lequel on retrouvera également la guerrière rousse, bref l’éditeur met le paquet pour notre plus grand plaisir. Le plaisir des yeux bien évidement, mais d’après ce que j’ai pu comprendre la série régulière est loin d’être inintéressante.

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Difficile donc de se faire une opinion bien tranchée sur cette héroïne qui est à la fois l’incarnation générique (et complètement fantasmée) de la guerrière issue des romans d’Heroic Fantasy, mais également une manifestation du mouvement féministe de l’époque complètement intégrée dans la culture populaire. Elle est je pense un peu des deux, mais ce qui est sûr c’est qu’à  l’ère hyborienne, il ne valait mieux pas trop se plaindre du froid…


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