La sagesse pour les grandes traditions de l'humanité, c'est l'équanimité.
J'ai déjà posté un message à ce sujet : http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2011/11/16/22694250.html
En Orient, en Occident à quoi reconnait-on un sage? Au fait, que quelles que soient les circonstances, il garde une égalité d'humeur, une sérénité ferme. Comme le dit Krishna dans la Gita,
"un bien ne l'émeut pas plus qu'un mal ne l'afflige.
Sûre est sa clairvoyance et plus rien ne le trouble"
Voici un témoignage très connu de l'équanimité de Socrate.
Socrate est condamné à mort, il attend dans sa prison le jour de son exécution. Criton vient lui rendre visite en prison.
Face à sa mort certaine et prochaine, Socrate garde son égalité d'âme.
"(43a) Socrate. – Que viens-tu faire ici à cette heure, Criton ? N’est-ce pas encore bien matin ?
Criton. – Si.
Socrate. Quelle heure est-il au juste ?
Criton. – Le jour va paraître.
Socrate. – Je m’étonne que le gardien de la prison ait consenti à t’ouvrir.
Criton. – C’est qu’il me connaît bien, Socrate, pour m’avoir vu souvent ici. D’ailleurs il m’a quelque obligation.
Socrate. – Viens-tu d’arriver ou es-tu là depuis longtemps ?
Criton. – Depuis assez longtemps.
Socrate. – Alors pourquoi ne m’as-tu pas éveillé tout de suite, au lieu de rester assis près de moi sans rien dire ? (43b)
Criton. – Par Zeus, Socrate, je m’en suis bien gardé ; car moi non plus je n’aurais pas voulu être si tôt éveillé et livré au chagrin. Mais, vraiment, je t’admire, toi, depuis un bon moment, en voyant comme tu dors bien, et c’est à dessein que je ne t’éveillais pas, pour te laisser passer ton temps le plus agréablement possible. Auparavant déjà, dans tout le cours de ta vie, j’ai apprécié souvent ton égalité d’humeur, mais jamais autant que dans le malheur présent, en voyant la facilité et la douceur avec lesquelles tu le supportes.
Socrate. – C’est qu’il me siérait mal, à mon âge, Criton, de me révolter, parce qu’il me faut mourir. (43c)
Criton. – On en voit d’autres, Socrate, aussi âgés que toi, qui, en butte à de tels malheurs, ne laissent pas, malgré leur âge, de se révolter contre leur sort."
Socrate ?
Qui vivra,verra bien à son heure!