Et voilà, vendredi soir le club de lecture "La Marguerite" a aussi fait sa rentrée. Nous nous sommes retrouvés après ces deux longs mois de vacances - et un de plus pour moi qui avait loupé le dernière réunion :-( - comme d'habitude autour de jus de fruits et de petits gateaux en provenance directe de l'île de Ré (merci Catherine) pour discuter de nos coups de coeurs et en tous cas des livres qui nous ont bien plu.
Et voici les livres qui ont été évoqués :
Avril 1937, Guernica. Quand il ne donne pas un coup de main à la ferme du vieux Julian, Basilio passe son temps à peindre des hérons cendrés dans les marais, près du pont de la Renteria. Ce matin du 26, alors que nombre d’habitants ont déjà fuit la ville dans la crainte de l’arrivée des Nationalistes, le jeune homme rejoint son poste d’observation au bord de l’eau. Amoureux d’une jeune ouvrière de la confiserie, il veut lui peindre un héron de la plus belle élégance, lui prouver sa virtuosité et son adresse de coloriste, alors que, déjà, les premiers bombardiers allemands sillonnent le ciel. Ce n’est pas que Basilio se sente extérieur au conflit, il a même tenté de s’enrôler chez les Républicains, mais on n’a pas voulu de lui. En ville, on dit de lui qu’il a un sacré coup de pinceau. Mais qui peut comprendre sa fascination pour ces oiseaux, l’énigme de leur regard, leur élégance hiératique, mais aussi leur vulnérabilité ? Peintre naïf, peut-être que ce Basilio, mais surtout artiste qui interroge la question de la représentation. Comment faire pour rendre par le pinceau la vie qui s’exprime dans le frémissement des plumes ? Questionnement peut-être plus essentiel encore dans ces temps de cruauté. Car sitôt les premières bombes incendiaires tombées sur Guernica, Basilio rejoint la ville pour voir, de ses propres yeux, l’horreur à l’oeuvre. Avec l’aide d’Eusebio, son ami prêtre, il photographie les avions allemands, pour témoigner de ce massacre. Mais comment rendre la vérité de ce qu’ils sont en train de vivre, ceux de Guernica, dans ce cadre limité de la plaque photo ? « Ce qui se voit ne compte pas plus que ce qui est invisible » dit-il.
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Achevé quelques jours avant la mort de Steve Tesich [1942-1996], Karoo est le chant du cygne d'un auteur hors norme. Ce roman est l'odyssée d'un riche consultant en scénario dans la cinquantaine, Saul « Doc » Karoo, gros fumeur et alcoolique, écrivaillon sans talent séparé de sa femme et traînant plusieurs tares émotionnelles. En tant que script doctor pour Hollywood, Saul Karoo mutile et « sauve » le travail des autres. En tant qu'homme, il applique le même genre de contrôle sournois à sa vie privée et se délecte de nombreuses névroses très particulières : son incapacité à se saouler quelle que soit la quantité d'alcool absorbée, sa fuite désespérée devant toute forme d'intimité, ou encore son inaptitude à maintenir à flot sa propre subjectivité. Même s'il le voulait, il ne pourrait pas faire les choses correctement, et la plupart du temps, il ne le veut pas. Jusqu'à ce qu'une occasion unique se présente à lui : en visionnant un film, il fait une découverte qui l'incite à prendre des mesures extravagantes pour essayer, une fois pour toutes, de se racheter. Si Karoo est bien l'ambitieux portrait d'un homme sans coeur et à l'esprit tordu, c'est aussi un pur joyau qui raconte une chute vertigineuse avec un humour corrosif. C'est cynique. C'est sans pitié. C'est terriblement remuant. C'est à la fois Roth et Easton Ellis, Richard Russo et Saul Bellow.
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Un professeur parti à la découverte de quelque insecte des sables échoue dans un petit village du fond des dunes - village dont il ne pourra plus sortir. Comme les autres habitants, le voilà prisonnier du sable : le sable qui envahit tout, qui s'infiltre dans la moindre fissure et qu'il faut sans répit rejeter. Particulièrement dans le trou où est tapie la maisonnette qu'il habite en compagnie d'une femme fruste, vraie maîtresse-servante. Jour après jour, mois après mois, l'homme et la femme rejettent le sable. Cet esclavage est la condition même de leur survie. Lassé de cette routine, l'homme tentera de s'échapper, de retrouver sa liberté... Ce roman exceptionnel, traduit dans le monde entier, a été couronné au Japon par le Prix Akutagawa en 1962 et le Prix du Meilleur Livre Etranger en France en 1967.
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Tu l'entends le cri du milan ? Il te balance sa détresse sur les notes pathétiques d'un blues en plein azur. Son ami Gabriel, l'ornitho au grand coeur, le protecteur des rapaces a disparu. Tu l'entends le cri du milan ? Il te hurle sa hargne, sa poésie encanaillée. Il t'embarque dans les décors du Haut-Doubs : suspens, parades d'amour, vois planés dans les limbes, trafic de faucons pèlerins, enlèvement, révolte des oiseaux... Tu l'entends son cri ? Il t'aspire dans les turbulences, il t'avale et te plonge au coeur de la vie jusqu'au bord du ciel et même au-delà. Epopée lyrique, hymne à la nature, Le cri du milan est un vrai récit de liberté et d'amour qui notas emporte, nous happe dans les airs et nous bouleverse.
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Ces livres ont fait l'objet d'une petite présentation de la part d'un membre du club. Puis comme d'habitude s'est ouverte une discussion animée où ont été lancées à la volée des idées de lecture parmi lesquelles :
Il a été très dur de résister à la tentation de tous les emprunter mais j'y suis parvenue. Si tous ont rejoint la liste des livres qui me tentent, un seul d'entre eux a rejoint ma P.A.L et il s'agit de :
Après vingt ans d'ignorance puis de quête, Luz a enfin démêlé les fils de son existence. Elle n'est pas la petite-fille d'un général tortionnaire en charge de la répression sous la dictature argentine; elle est l'enfant d'une de ses victimes. C'est face à son père père biologique, Carlos, retrouvé en Espagne, qu'elle lève le voile sur sa propre histoire et celle de son pays.
Voilà pour cette rentrée du club. De belles futures lectures en perspectives et de nouveaux amis lecteurs avec les nouveaux membres du club.
Bonnes lectures et rendez-vous le mois prochain pour un nouvel effeuillage consacré à la rentrée littéraire des "queues de gondole"!!!