Oh, tiens, un nouveau film de John Hillcoat. Et se déroulant pendant cette fameuse époque de la prohibition, qui inspira déjà bon nombre de films et même récemment une série TV (Boardwalk Empire).
De Hillcoat, j’avais beaucoup aimé The Proposition, très bon western entre violence et mélancolie, avec Guy Pearce.
J’avais aussi aimé, dans une moindre mesure, La Route, avec Viggo Mortensen.
J’étais donc curieux de voir son nouveau film, d’autant plus qu’il réunit les excellents Tom Hardy et Gary Oldman (après The Dark Knight Rises). Je ne parle pas de Shia LaBeouf vu que pour l’instant j’ai toujours eu du al avec cet acteur (peut-être parce que sa seule présence m’a piraté le dernier Indy…).
Effectivement au niveau du film de gangsters, Des hommes sans loi n’apporte pas grand chose de nouveau, c’est plutôt classique même. C’est classique, mais très bien mené. Cette histoire de 3 frères réputés invincibles qui se battent seuls contre tous pour continuer leur business aurait pu très vite devenir inintéressante s’il n’y avait pas la dimension humaine, toujours assez présente dans les films de Hillcoat.
Car il faut le dire c’est même plutôt émouvant, et la vraie surprise du film, c’est de m’avoir enfin ouvert les yeux sur la crédibilité de LaBeouf en tant qu’acteur. Dans le rôle du jeune dernier fragile mais qui a envie de faire ses preuves face à ses deux brutes de frangins, il est toujours dans le ton juste et provoque assez facilement l’empathie du spectateur. Et heureusement d’ailleurs vu que c’est quand même lui le personnage principal.
Tom Hardy lui est évidemment impeccable et crève l’écran, avec son accent de bouseux et sa carrure menaçante, sous laquelle on devine une âme sensible qu’il cache par tous les moyens.
Dans ce genre de films où les héros sont des hors la loi, on n’échappe pas à l’antagoniste un peu cinglé qui lui se trouve du bon côté de la loi. Il est ici campé avec bonheur par Guy Pearce, qu’on aime détester tout le long du film.
Gary Oldman aurait pu faire un méchant complètement cinglé, on le devine dans sa première apparition, mais son personnage n’est pas vraiment développé, du coup on reste un peu sur notre faim avec lui.
Jessica Chastain et Mia Wasikowska (Alice au pays des merveilles) complètent le casting et permettent à Tom Hardy et Shia LaBeouf de montrer leur côté sensible dans un film ou les relations entre ces frères et le monde extérieur sont plus importantes que la partie “gangster”.
Au final sans être le chef d’oeuvre du genre ou même le renouveau, Des Hommes Sans Loi se révèle quand même un très bon film dans le genre, qui touche parfois droit au coeur, qui sait être rude aussi et qui laisse de la place à ses acteurs (sauf à Gary Oldman, merde alors…).
A voir !