C’est à une victoire nette et sans bavure de Toyota Racing que les 30 000 spectateurs des 6 Heures de São Paulo, cinquième manche du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, ont assisté puisque la TS030 Hybrid n°7, aux mains d’Alex Wurz et de Nicolas Lapierre, est partie de la pole et a mené presque toute la course, ne laissant Audi en tête qu’au moment du premier arrêt-ravitaillement.
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Le constructeur nippon a certes été aidé par la seule neutralisation de la course, les deux prototypes allemands se retrouvant derrière la seconde voiture de sécurité tandis que la première voiture de sécurité s’était positionnée devant la Toyota. Toutefois, à ce moment, le duo franco-autrichien s’était déjà construit une avance confortable sur la piste, conscient que les deux Audi parcourent plus de tours entre deux ravitaillements.
Les trois premières voitures au classement général terminent finalement dans le même tour après six heures de course, André Lotterer, Marcel Fässler et Benoît Tréluyer, au volant de l’Audi R18 e-tron quattro n°1, franchissant la ligne d’arrivée une minute derrière le bolide japonais et devançant l’Audi R18 Ultra n°2 d’Allan McNish, Tom Kristensen et du Brésilien Lucas di Grassi de 14 secondes au passage de la ligne d’arrivée.
La domination de la Lola-Toyota n°12 de Rebellion Racing fut tout aussi limpide puisque Neel Jani et Nicolas Prost sont passés sous le drapeau à damier avec deux tours d’avance sur la deuxième écurie privée LMP1, la HPD-Honda n°21 de Strakka Racing. Partie de la pole, la paire franco-suisse échoue finalement au pied du podium après une course tranquille, contrairement à celle du trio 100 % britannique Jonny Kane, Danny Watts et Nick Leventis. Ce dernier s’est en effet accroché avec Harold Primat, qui avait relayé Andrea Belicchi, et Lola-Toyota n°13 de Rebellion Racing dans l’avant-dernière heure de course, mais les deux pilotes sont parvenus à repartir et c’est avec un écart de trois secondes que les deux voitures terminent la course.
Victoire éclatante aussi dans la catégorie LMP2 pour l’HPD-Honda de l’écurie Starworks Motorsports après celles des 12 Heures de Sebring, manche d’ouverture du Championnat en mars dernier, et surtout des 24 Heures du Mans en juin dernier. Stéphane Sarrazin, qui a signé la pole de la catégorie hier, Enzo Potolicchio et Ryan Dalziel, avaient trois tours d’avance sur la ligne d’arrivée, mais le résultat ne reflète pas l’intensité de la course.
Bien que partie en tête, Starworks Motorsports a dû composer avec la Morgan-Nissan n°35 d’OAK Racing pendant plus de quatre heures, mais celle-ci s’est arrêtée sur le bas-côté suite à un souci technique, mettant fin aux espoirs de l’écurie française. Cette dernière devra se contenter de la troisième marche du podium avec la voiture sœur n°24 de Jacques Nicolet, Matthieu Lahaye et Olivier Pla, malgré une pénalité pour dépassement de la vitesse autorisée dans les stands et un accrochage au premier tour avec l’Oreca 03-Nissan n°49 de PeCom Racing, qui termine finalement deuxième de la catégorie. Pierre Kaffer, Luis Perez-Companc, épaulés par Nicolas Minassian, ont pu remonter une bonne partie des concurrents après l’incident du premier tour et se sont finalement hissés sur la deuxième marche du podium, n’ayant connu aucune autre alerte.
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Quantité n’étant pas synonyme de qualité, la catégorie LMGTE Pro est souvent l’une des plus palpitantes malgré le nombre réduit de participants par rapport aux autres catégories. Les 6 Heures de São Paulo n’ont pas fait exception à la règle : la Ferrari 458 Italia n°51 d’AF Corse a remporté son troisième trophée d’affilée après celui des 24 Heures du Mans et des 6 Heures de Silverstone, mais la Vantage V8 n°97 d’Aston Martin Racing, partie en pole, lui a donné du fil à retordre.
Darren Turner a signé la pole hier pour le constructeur britannique, mais c’est son coéquipier Stefan Mücke qui a pris le départ de la course. Il a rapidement perdu deux positions au profit de Gianmaria Bruni dans la Ferrari n°51 d’AF Corse et de Marc Lieb dans la Porsche n°77 de Team Felbermayr-Proton. La Porsche ayant perdu rapidement pied, seules la Ferrari et l’Aston Martin vont poursuivre le combat, Giancarlo Fisichella prenant le relais dans la Ferrari et Darren Turner dans l’Aston Martin. Les pilotes Italiens auront finalement raison du duo anglo-allemand et un tour les séparera sur la ligne d’arrivée.
La bataille a en revanche été de courte durée dans la catégorie LMGTE Am : la Porsche n°88 de Team Felbermayr-Proton, aux mains de Paolo Ruberti, Gianluca Roda et Christian Ried, s’est accrochée aux basques de la Corvette n°50 de Larbre Compétition pendant la première heure, mais ensuite, l’écart n’a cessé de grandir. Patrick Bornhauser, Julien Canal et le Brésilien Fernando Rees ont déroulé jusqu’à la fin, ne connaissant aucun souci, aucune alerte. Le trio décroche ainsi sa deuxième victoire depuis le début de la saison après celle des 24 Heures du Mans, quelque peu aidé par l’accident du premier tour qui a impliqué le poleman Enrique Bernoldi dans la Ferrari n°61 d’AF Corse et a anéanti tous les espoirs du seul équipage 100% brésilien.
La Porsche n°88 de Team Felbermayr-Proton termine finalement à la deuxième place à trois tours de la Corvette n°50, tandis que la seconde Corvette de Larbre Compétition, la n°70, a franchi la ligne d’arrivée à la troisième place, Jean-Philippe Belloc, Christophe Bourret et Pascal Gibon rejoignant leurs équipiers sur le podium.
Giancarlo Fisichella
Ferrari 458 Italia n°51 d’AF Corse
« C’est un beau circuit. Je suis monté plusieurs fois sur le podium ici en Formule1 et j’ai remporté ma première course de F1 ici en 2003. Je n’avais pas pu monter sur la plus haute marche du podium à cause de l’erreur d’un commissaire, mais une semaine plus tard, on m’a rendu ma victoire. Aujourd’hui, j’ai pu monter sur la plus haute marche à Interlagos. La course a été difficile, mais notre rythme était suffisamment bon pour laisser l’Aston derrière nous. AF Corse a fait du bon travail, tout comme Gianmaria. Mes pneus se sont dégradés lors de mon premier relais, mais mon deuxième relais s’est très bien passé et j’ai pu creuser l’écart du l’Aston Martin. »
Gianmaria Bruni
Ferrari 458 Italia n°51 d’AF Corse
« Pour être honnête, l’Aston Martin était très proche de nous en termes de consommation de carburant, puisque cela s’est joué à un ou deux tours lors des premier et deuxième relais, donc nous n’étions pas certains qu’ils auraient besoin d’un ravitaillement supplémentaire. En fait, ils se sont arrêtés quatre tours avant la fin. La bataille a été belle en GT, malheureusement, il y a peu de voitures mais elles sont toutes bonnes, très compétitives avec de bons pilotes et de bonnes équipes. Je suis très content car vendredi, je ne pensais pas pouvoir remporter cette course : l’Aston et la Porsche étaient très rapides en ligne droite. Je pensais que ce serait impossible de les dépasser, mais tout s’est bien passé pour nous. »
Les concurrents se retrouveront dans deux semaines, le 29 septembre, à Bahreïn pour la sixième manche de la saison 2012 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, une course de six heures qui se déroulera en partie en nocturne.