Kermesse, Leonardo Sciascia

Par Mango
Mon inscription récente  à deux nouveaux  challenges sur  l'Italie, celui de Nathalie et celui de Georges et Marie,  m'a fait redécouvrir un livre,  écrit et offert  par  Sciascia, un écrivain italien, écrit peu avant sa disparition, en 1989,  alors qu'il  se préoccupait de récolter les expressions typiques de sa ville natale de Racalmuto près d'Agrigente, avant qu'elles ne disparaissent avec les générations nouvelles.
Cet endroit était son point fixe vers lequel il revenait toujours, son point d'ancrage auquel il s'accrochait quand il sentait tout vaciller autour de lui et alors même qu'une longue  maladie l'affaiblissait depuis plusieurs années.
Pour commencer, il choisit cette phrase de J.L. Borges:
Risiedevo già qui, e poi vi sono nato.
(J'habitais déjà ici et ensuite  j'y suis né.)
Il rappelle ensuite le sens de kermesse: une fête paroissiale.
Vient ensuite une succession d'expressions dialectales, propres à Racalmuto et jamais employées ailleurs,  dans les villes et villages avoisinants, toutes liées à l'histoire des habitants, vivants ou passés,  ayant laissé des traits de caractère ou des habitudes qui ont marqué très fortement les esprits.  
N'ha fattu quantu ciccu agnieddu.
Ne ha fatte quanto Ciccu Agnieddu
Il en a fait autant que Francesco Agnello
Ce dernier avait fait les quatre cents coups pendant sa jeunesse mais était devenu très moralisateur et quasi bigot, la vieillesse venue.
Ces petits récits sont toujours très savoureux et chaque village a de semblables personnages  et histoires à raconter.

Kermesse, Leonardo Sciascia, 
La memoria, 39, (Sellerio editore, Palermo, 1982, 1991, 70 pages)
Leonardo Sciascia (né en  1921, à Racalmuto, dans la province d'Agrigente en Sicile - mort le 20 novembre 1989 à Palerme)