Réflexions sur tout et rien.

Par Ananda

On n’est jamais sûr de ce qui se passe vraiment dans le cœur d’un être. Ni si ses paroles ne sont pas propres à susciter le doute, la méfiance.

L’Homme est tellement dissimulateur, retors, menteur…ou, sinon, tellement changeant et complexe !

On les appelle Amérindiens.

Amers Indiens leur irait mieux. Car ils ont tout lieu de l’être !

La nature est profondément inégalitaire ou, à tout le moins, elle se moque de l’égalité.

Alors, d’où nous vient ce besoin d’égalité, ce sentiment de l’injustice ?

Ne les devons-nous pas à l’empathie, au sens du partage lié à notre statut d’animaux hyper-sociaux qui s’avéra – et, d’ailleurs, s’avère toujours – indispensable à la survie de nos groupes – et ce depuis l’aube des temps humains ?

Ou alors –autre possibilité qui n’exclut pour autant pas la première – peut-être les devons-nous à notre capacité imaginative et créative hors du commun et presque infinie ?

Jean-Paul Sartre affirmait « Tout le monde rate sa vie ».

Peut-être serait-il, je pense, préférable de compléter (et de tempérer) sa phrase par « …et tout le monde, aussi, la réussit ». Car, sauf cas extrêmes, toute existence se traduit, pour tout individu, au final, par un match nul entre le « bonheur » et le « malheur », entre la joie et la tristesse, entre la chance et la malchance.

La vie…un pont jeté entre deux néants. Mais par qui ? Pour quoi ?

On appelle le fait de faire des enfants  « se reproduire ». Mais c’est faux puisqu’il n’y a jamais reproduction à l’identique (du moins dans notre cas d’animaux « supérieurs », d’organismes complexes). Nous ne transmettons jamais à notre descendance que la moitié de nos gênes, et nous avons besoin de l’associer avec les gênes d’un autre représentant de notre espèce. Alors, pourquoi une telle puissance, chez nous, de l’ « instinct » de reproduction ? Qui cherche à se « reproduire » au travers de tout ceci : le gène (comme le prétendait la sociobiologie), la Vie elle-même ? Notre pulsion n’obéirait-elle pas, par hasard, aux exigences de « toujours plus de diversité » d’une dynamique du Vivant qui a compris que c’était là le seul moyen de « persévérer dans son être » ? Qui (quoi) nous manipule afin que nous nous « reproduisions » ? Quoiqu’on en dise, quoi qu’on en pense, personne n’en sait encore rien. Nous obéissons aveuglément à des règles qui nous échappent. A une logique qui diffère de celle dont nous avons l’habitude. Mais peut-être est-ce nous qui posons le problème en de mauvais termes…

Il y a, face à l’altérité, deux erreurs à ne pas commettre : la nier en ce qu’on pourrait appeler « un élan de fraternité egocentrique », et ne voir qu’elle, jusqu’à s’en détourner, en un réflexe de rejet.

Si si peu de gens semblent doués pour la tolérance, pour l’acceptation de l’autre, n’est-ce pas parce qu’elles demandent, à la nature humaine, un effort certain ?

S’il est important de trouver, de sélectionner des idées, sans doute le choix des mots qui auront charge de les exprimer est-il au moins aussi important.

Avec l’Homme, la méfiance est toujours de rigueur.

Les « bobos » se veulent plus « sympas », plus humanistes et plus ouverts que les bourgeois version classique. N’empêche que, comme eux, ils n’ont aucun sens des réalités de la vie et (sans même s’en rendre compte) affichent une arrogance, une autosatisfaction béate bien bourgeoises. Bien bourgeois aussi leurs snobismes, leur mépris de tout ce qui n’est pas harmonie, culture, classe et « fashion », de même que leur peur d’une éventuelle menace sur leurs bien matériels.

Assez étrangement, c’est le plus souvent de ce qui nous est le plus familier, le plus intime, le plus proche dont nous sommes le moins conscients.

Loin de nous « abâtardir », la bâtardise nous enrichit.

Si l’on ne tient pas compte de l’animalité qui est en nous, on passe à côté de notre humanité, de nos racines profondes.

L’Homme est irrémédiablement attiré par tout ce qui lui manque. Or il lui manque toujours quelque chose.

Nous sommes tous un peu pitoyables.

Le respect des hiérarchies, des pouvoirs liés à l’âge, au sexe et à la dominance ethnique étouffe la France.

La maladie française de la contradiction ! De l’opposition pour l’opposition. Non pas tant, au final, parce qu’on n’est pas d’accord que, plutôt, par obsession de l’affirmation sempiternelle du petit soi.

S’opposer. Parce que la vision occidentale (et tout particulièrement, hexagonale) est celle d’un monde où les gens ne sont, ne devraient être que des monades, des forteresses, des solitudes. Plutôt triste !

P. Laranco