Lorsque je passe à Saint-Pierre et Saint-Paul, mon regard souvent s'égare sur les trésors architecturaux absolus de cette magnifique NEF sortie des atelirs EFFEL et je fulmine après la Guadeloupe entière que nous ayons pu laisser véritablement à l'abandon ce trésor oublié de notre patrimoine. Les magnifiques chemins de croix en plâtre ont été remplacés par de minuscules petites photographies des pas du Christ marchant vers le Golgotha. Depuis VATICAN II, la belle chaire sert toujours de bar dans un appartement de Miami, la croix de bois a sans doute été brulée, le carrelage précieux blanc et noir a été remplacé par endroits par une triste dalle en ciment, les vitraux sauvés par le Père Gillot sont toujours, je l'espère, enfermés dans des caisses au presbytère tandis que les représentation maçonniques, dont le fameux coït, de Madame Durand sont je ne sais où.
Soudain le tintement de la demi-heure me rappelle que l'ASEP avait pu au moins sauvé les cloches de cette église, malgré l’opposition de la municipalité qui nous interdisait l’accès au clocher de notre église. Lorsque ces clôches sont revenues d'un silence de 20 années combiens de Pointois sont spontanément venus remercier les membres de l'Associataion de Sauvegarde de Pierre et Paul.
Les balustrades extérieures rouilles lentement, les fenêtres et le plafond en staff pourrissent, le maître autel est tellement mal entretenu que j'ai peur qu'un jour il ne s'effondre lorsque le Curé fermera la porte du tabernacle. La table de communion, véritable oeuvre d'art, sert toujours de barrière à un parc à cochon du côté de Goyave, Les plaques de marbres commémorant le sacre de cet édifice en Cathédrale sont à l'abandon et cassés, l'orgue est bien triste au milieu des éternelle échafaudages de la nef centrale, la plancher en caisson réalisé par l’entreprise Pétrelluzzi sur des plans de Monsieur Tessier sont toujours en place et ne tomberont sans doute jamais malgré le risque annoncé, les tôles de la toiture rouilles aussi. Les peintures sont lépreuses et écœurantes.