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L’innocence de l’art

Publié le 14 septembre 2012 par Wtfru @romain_wtfru


L’innocence de l’art

Peut-on rire de tout ? « Oui, mais pas avec n’importe qui » répondront les plus sages d’entres nous. Mais le sommes nous seulement – sages ? The Innoncence of Muslims est un film anti-islamique critiquant la vie de Mahomet diffusé en juin dernier dans un petit cinéma d’Hollywood. Ce film a ensuite été posté sur le site YouTube par Sam Bacile réalisateur présumé de cette production. C’est apparemment la traduction de certains de ses passages qui a embrasé les pays d’Afrique du Nord avec respectivement l’Egypte, la Lybie, la Tunisie et l’Algérie. Ces émeutes ont conduit à l’attaque du consulat américain de Benghazi en Lybie qui a causé la mort de quatre officiels américain dont l’ambassadeur Christopher Stevens. Un courant anti-américain s’est alors propagé comme une traînée de poudre à travers les pays fraichement sortis de leur révolution arabe. L’attaque parait évidement préméditée et réfléchie comme en témoigne la date choisie. Elle a été précédée par une manifestation au Caire puis suivie par deux autres à Tunis et Alger dont les auteurs présumés seraient salafistes.

Pour l’avoir vu, le film en lui-même est excellemment médiocre. De notre œil cinéphile, nous aurions préféré voir Bienvenue Chez les Chti’s avec un cactus dans le falzar plutôt que de vivre cette expérience cauchemardesque. On aurait très bien pu croire que les émeutes étaient pour attraper le cinéaste et l’obliger à regarder son film. La parole profane se libère de façon pulsionnelle et imbécile à travers un rituel dont il appartient à chacun de définir la part d’artifice ou de sincérité naïve. A contrario, Life Of Brian des Monthy Python nous a fait littéralement hurler de rire, plus particulièrement quand le protagoniste Brian (qui joue le rôle de Jésus) porte lui-même sa croix pour aller se faire crucifier.

Vous l’avez dans le mille, sommes-nous face à un autre cas de caricature ? Même si cela y ressemble, les enjeux y sont plus importants. Entre futurs présidents élus, ils doivent se comprendre. Nos candidats ont eu le droit à une tuerie à Toulouse tandis qu’outre Atlantique, ils ont l’assassinat de quatre diplomates. A chacun son lot d’embrouilles. Très explicitement, le président sortant Barack Obama a annoncé qu’« il y a une leçon à tirer de cette affaire : on dirait que le gouverneur Romney a tendance à tirer d’abord et viser ensuite. En tant que président, l’une des choses que j’ai apprises est que l’on ne peut pas faire cela. Il est important de s’assurer que les déclarations que vous effectuez sont soutenues par les faits, et que vous avez pensé à toutes les conséquences avant de les prononcer ». L’union nationale est un sentiment caractéristique des américains lors de ce genre d’évènement tragique. Mitt Romney l’a tous simplement brisé en jouant l’offensive. Certainement plus réfléchi, Barack Obama a quand même pris le soin de stationner deux croiseurs américains au large de la Lybie avec leurs missiles calibrés bien en place.  

Prenons maintenant de la hauteur.

Il y a de cela quelques semaines, Breivik, l’auteur de la tuerie d’Oslo en juillet 2011 qui a fait 77 morts à eu le droit à son apologie par Richard Millet publiée chez Gallimard. Il martèle dans son livre que Breivik n’est pas fou, « il est le signe désespéré, et désespérant, de la sous-estimation par l’Europe des ravages du multiculturalisme ». Ses actes sont « au mieux une manifestation dérisoire de l’instinct de survie civilisationnel ».

La dérive intellectuelle est elle excusable sous toutes ses formes et l’art peut-il tout excuser ? Voilà votre sujet, vous avez votre Réflexion. 


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