Après le tragique assassinat de l’ambassadeur américain en Lybie, l’ambassade allemande serait actuellement en flamme à Khartoum et d’autres ambassades seraient prises pour cible dans d’autres ville, et notamment dans les pays qui ont connus ce que les médias ont présentés comme le printemps arabe (Tunisie, Lybie, Egypte).
L’objet de leur courroux : une vidéo pitoyable dont personne n’a jamais entendu parlé et que sans doute peu des manifestants d’aujourd’hui ont vu. Une vidéo risible sur le fond comme sur la forme mais dont on a dit d’abord qu’elle serait le fruit d’un juif qui considérerait l’islam comme un cancer avant d’en faire un copte…
Quel qu’il soit, le réalisateur de ce film qui ferait paraître Bernard Henry Lévy comme une icône du cinéma, a réussi son pari : réveiller la guerre de religion que se mènent les fondamentalistes musulmans et chrétiens. Film bidon contre manifestation meurtrière, c’est à celui qui sera le plus con ; et pour l’instant il faut bien avouer que les opinions publiques musulmanes manipulée par les fondamentalistes qui ont un besoin urgent de se faire une place autant que de déstabiliser les régimes fraîchement installés en Egypte , en Lybie ou en Tunisie ont su parfaitement réagir après l’ouverture du score islamophobe.Car enfin, ce film insignifiant circule depuis juin. D’autres films bien pires circulent sur certains sites d’extrême droite occidentales comme des films de propagandes odieux sont produits par les islamistes. Alors pourquoi maintenant ?
Parce que le fondamentalisme, quel qu’il soit, a besoin d’exprimer sa haine et pour cela se cherche perpétuellement des prétextes : ici, c’est ce film qui ne méritait pas qu’on meurt à cause de lui, ailleurs ce sont les homosexuels , les autres religions ou les minorités. Les fondamentalistes s’auto-alimentent entre eux : les provocations des uns sont le pain béni des autres. Et ce film déterré de l’anonymat où il aurait du rester si quelques opportunistes ne l’avaient exhumés est une sacré aubaine pour les islamistes qui le dénoncent.
En Libye, la déroute des frères musulmans et de leurs alliés aux récentes élections a été cuisante ; en Egypte, les salafistes ont une revanche à prendre sur les plus modérés frères musulmans qui ont remporté la présidentielle mais aussi les législatives. La jeune démocratie tunisienne , qui a porté un parti islamiste modéré à sa tête, est elle aussi en proie à des tensions entre modérés et radicaux . Dans ses trois pays, les islamistes radicaux , au premier rang duquel se retrouvent les les salafistes, ont tout intérêt à déstabiliser les pouvoirs en place tout en asseyant une certaine autorité morale qui ferait défaut à ceux en place. Leusr combats ,soit perdus dans les urnes soit pas menés dans ces urnes car ils s’y refusent , se déplacent dans la rue. C’st l’effet pervers du printemps arabe qui s’il a libéré les peuples du joug des tyrans a aussi libéré ces groupuscules qui savent à merveille manipuler l’opinion publique.
Dans le fond , qu’importe ce film : comme chez nous en France lorsque Sarkozy stigmatisait les roms un jour ou les fonctionnaires un autre, l’important n’est pas la cause mais la conséquence : fédérer autour d’une haine commune. Celle contre les occidentaux fera toujours recette, provoquant sa contrepartie anti-musulmane en occident…Et , comme en Espagne après les attentats à Madrid , rien ne dit que les évènements actuels ne donneront pas lieu à un changement de majorité aux Etats Unis et à une défaite d’Obama. Donnant aux intégristes musulmans un adversaire encore meilleur pour leur cause…
Le serpent se mord la queue et tout le monde est content. Ou presque…
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